La COVID-19 a affecté les revenus de bon nombre de Canadiens, qui ne savent pas quand ils pourront prendre leur retraite.

Un sondage réalisé cet été par Ipsos pour l’Institut canadien des actuaires (ICA) révèle que 23 % des Canadiens non retraités ont dû réviser leur date de départ à la retraite en raison de la pandémie. De cette proportion, 69 % disent qu’ils devront travailler plus longtemps que prévu pour continuer à recevoir un revenu.

Dans l’ensemble, 40 % des Canadiens non retraités ne savent pas quand ils prendront leur retraite, alors que 14 % prévoient ne jamais partir à la retraite. En fait, plus de la moitié des Canadiens n’ont pas de plan financier pour leur retraite.

Ces données peuvent en partie s’expliquer par le fait que 36 % des répondants disent toucher un revenu de ménage moindre en raison de la pandémie, et que 25 % se sont endettés davantage.

Les personnes déjà à la retraite montrent également certaines inquiétudes. Ainsi, près de 20 % des retraités au pays déclarent avoir moins de 25 000 $ en épargne et placements, et le tiers d’entre eux ne possèdent ni assurance vie, ni assurance invalidité et ni assurance maladie grave ou soins de longue durée.

Du point de vue de la santé, 30 % des Canadiens âgés de 45 ans ou plus déclarent être en très bonne ou en excellente santé, ce qui représente une chute par rapport au chiffre de 51 % constaté en 2012 dans un sondage de l’ICA. Pour autant, les répondants semblent sous-estimer leur risque de souffrir d’une invalidité physique ou mentale à un moment de leur vie. Alors qu’ils évaluent ce risque à 31 %, l’expérience réelle indique plutôt que les taux d’invalidité à l’âge de 75 ans sont supérieurs à 47 %.

En ce qui concerne les soins de longue durée, 47 % des Canadiens estiment que leur disponibilité est passable à mauvaise, 55 % estiment que leur qualité est passable à mauvaise et 49 % estiment que leur abordabilité est passable à mauvaise. Mais malgré ces préoccupations, 67 % des répondants déclarent n’avoir rien fait pour planifier leurs besoins en soins de longue durée.

Le stress financier nuit à la productivité

Un autre sondage, mené pour le compte de l’Association canadienne de la paie, souligne également certaines préoccupations liées au manque de planification financière des Canadiens. En effet, 30 % des employés canadiens sondés qui indiquent subir un stress financier ont déclaré que ce stress diminuait leur motivation au travail. Dans 16 % des cas, ce stress financier les a même poussés à chercher un nouvel emploi.

Cela dit, le même sondage montre que la situation financière d’un grand nombre de Canadiens s’est améliorée depuis le début de la pandémie. Une situation qui s’explique notamment par une baisse des dépenses en raison des restrictions de santé publique. Par exemple, 71 % des travailleurs canadiens ont indiqué dépenser actuellement moins que leur salaire net au cours d’une période de paie habituelle.

Par ailleurs, 40 % des Canadiens ont indiqué qu’ils consacraient plus de 10 % à l’épargne, contre seulement 34 % en 2019.

D’autres résultats du sondage portent toutefois à croire que les Canadiens vont recommencer à dépenser davantage à mesure que les restrictions sanitaires seront levées et que l’économie se redressera. Plus des deux tiers des répondants (68 %) ont déclaré vouloir augmenter leurs frais de déplacement pour atteindre les niveaux prépandémiques, et 57 % comptent dépenser au même niveau qu’avant la pandémie pour les activités sociales. Enfin, 37 % des travailleurs canadiens estiment que la possibilité de maintenir leurs habitudes d’épargne après la COVID est peu probable.