Si les Canadiens envisagent de plus en plus de travailler au-delà de 65 ans, bon nombre d’Américains de plus de 75 ans sont toujours actifs sur le marché du travail. Parfois par choix, mais souvent par nécessité.

Le taux d’activité des personnes âgées de 75 ans et plus est passé de 5,3 % en 2000 à 8,3 % en 2017 au sud de la frontière. Dans le même temps, celui des 80 ans et plus est passé de 3,2 % à 6 %, selon le bureau des statistiques américaines, rapporte l’Agence France-Presse.

Engagés comme vendeurs de vêtements ou caissiers dans des supermarchés, ces travailleurs sont souvent à la recherche d’un emploi qui offre un bonne assurance de soins de santé. Car dans un pays où les frais médicaux peuvent atteindre des dizaines de milliers de dollars par année, de généreux avantages sociaux à un âge avancé, ça n’a pas de prix.

Bien que plusieurs personnes âgées, souvent hautement scolarisées, prolongent leur carrière parce qu’elles en ont envie, d’autres moins qualifiées sont contraintes d’accepter des emplois éreintants pour subvenir à leurs besoins.

Des gagnants, mais beaucoup de perdants

Pour Jacob Kirkegaard, économiste au Peterson Institute for International Economics, à Washington, la retraite tardive à ses avantages, mais elle n’est généralement pas une bonne nouvelle. « Pour les personnes bardées de diplômes, continuer de travailler jusqu’à 80 voire 85 ans va de pair avec l’allongement de leur espérance de vie alors que cette dernière diminue à l’échelle nationale », souligne-t-il à l’AFP.

Ces professeurs, avocats ou médecins peuvent généralement aménager à leur guise leur emploi du temps et continuer à utiliser leurs capacités mentales tout en profitant de leurs vieux jours.

En revanche, les travailleurs âgés qui occupent un emploi pour des raisons purement financières n’ont pas la même chance. « Les gens oublient que près de la moitié des Américains n’ont pas d’épargne privée pour leur retraite et n’ont pas d’autre choix que de travailler », mentionne Jacob Kirkegaard. Il rappelle que la crise financière de 2008 est survenue au moment où une cohorte importante de baby-boomers approchaient de la retraite. La chute des marchés à fait fondre leurs épargnes. « Ils n’ont tout simplement pas les moyens d’être à la retraite », résume l’économiste.

Faute d’un système de public de retraite versant des prestations suffisantes, les États-Unis enregistrent les plus fortes inégalités de revenus des retraités parmi les pays de l’OCDE.