Devant une forte protestations sociale, le président russe Vladimir Poutine a annoncé la semaine dernière un « assouplissement » de sa controversée et très impopulaire réforme de l’âge de départ à la retraite.
Cette réforme prévoyait que l’âge de départ à la retraite devait passer à 63 ans pour les femmes et à 65 ans pour les hommes, rapporte Le Monde. À l’heure actuelle, l’âge légal de la retraite dans le pays est de 55 ans pour les femmes et de 60 ans pour les hommes.
Si ces âges peuvent sembler très bas à première vue, il faut savoir qu’en Russie l’espérance de vie plafonne à 70 ans pour les femmes et à 66 ans pour les hommes. À titre de comparaison, elle atteint 82 ans au Canada.
Annoncé seulement quelques heures avant la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde de soccer le 14 juin, la réforme, qui venait mettre fin à 90 ans de statu quo, a nourri la colère de la population.
Un assouplissement uniquement pour les femmes
Devant la grogne des Russes, le Kremlin a finalement annoncé mercredi dernier que l’âge de départ à la retraite des femmes allait être relevé à 60 ans, et non à 63 ans comme c’était initialement prévu. Un départ anticipé sera également possible pour les mères de familles nombreuses. Dans la culture russe, les femmes quittent traditionnellement leur emploi tôt pour s’occuper de leurs petits-enfants.
Pas de changement du côté des hommes, cependant. Certaines professions comme les mineurs bénéficieront en outre de certains avantages, alors que des sanctions pénales pourraient être infligées aux entreprises qui licencient leurs employés proches de la retraite, ou qui refusent d’embaucher des travailleurs âgés.
Dans un solennel discours télévisé, Vladimir Poutine a expliqué qu’il s’agissait d’un compromis entre les intérêts de la population et les exigences de la réalité économique russe. Il a ajouté que le vieillissement de la population et la hausse de l’espérance de vie rendaient impossible le statu quo.
Les Russes se sont mobilisés d’un bout à l’autre du pays pour démontrer leur mécontentement. Tout l’été, des foules de milliers de personnes ont scandé « Ne touchez pas à nos retraites », alors qu’une pétition en ligne a recueilli plus de 2,5 millions de signatures. La cote de popularité de Vladimir Poutine est également passée de 80 % à 60 % depuis l’annonce de la réforme.