Le début d’année 2023 a été placé sous le signe de la morosité pour les épargnants, qui se montrent pessimistes quant à leurs plans de retraite, selon un sondage de la Banque Scotia.
Plus de la moitié (55 %) des quelque 1 000 investisseurs canadiens interrogés par l’institution financière estiment que les conditions économiques actuelles ont bousculé leurs plans de retraite. Qui plus est, 59 % sont pessimistes en ce qui concerne leurs placements, soit 33 % de plus que lors du sondage effectué à l’automne 2021.
Dans l’ensemble, les investisseurs qui ont rencontré un conseiller en services financiers dans les six derniers mois se montrent plus confiants, tout comme ceux détenant un plan financier écrit. Or, seulement 26 % des répondants disent avoir un tel plan.
Ces données devraient inquiéter les employeurs, puisque l’anxiété financière ressentie par de nombreux Canadiens pourrait avoir une incidence négative sur leur rendement au travail. Selon un autre récent sondage de la Banque Scotia, les Canadiens s’inquiètent en moyenne de leurs finances durant 15 heures par semaine, comparativement à 10 heures à la même période l’an passé. Le paiement des dépenses courantes (44 %), le remboursement des dettes (39 %) et l’épargne pour faire face aux urgences (38 %) sont les préoccupations financières les plus souvent citées par les répondants.
Globalement, un Canadien sur quatre (26 %) est tellement stressé par sa situation financière qu’il en fait de l’insomnie. Les membres de la génération Z, de la génération Y et de la génération X sont beaucoup plus inquiets que les baby-boomers. En revanche, les répondants québécois semblent ressentir un peu moins d’inquiétudes que ceux ailleurs au pays.
Près de trois quarts (71 %) des Canadiens ont la perception que la hausse du coût de la vie est plus rapide que l’augmentation de leur revenu.
Les femmes plus inquiètes
Un autre sondage, mené celui-là par BMO, révèle que les femmes sont beaucoup moins nombreuses (52 %) que les hommes (68 %) à se sentir financièrement à l’aise pour prendre leur retraite à l’âge prévu. Près des trois quarts (73 %) des femmes n’ont pas de plan financier en place pour atteindre leurs objectifs, contre 64 % des hommes.
L’inquiétude plus grande des femmes n’est pas étrangère au fait qu’elles disposent toujours d’un revenu inférieur à celui des hommes au Canada : pour chaque dollar de revenu gagné par les hommes, les femmes ne gagnent en moyenne que 89 cents, selon Statistique Canada.
Le manque de confiance des femmes en matière financière pourrait en partie s’expliquer par l’éducation dès le plus jeune âge, suggère le rapport de BMO. Lorsqu’on a demandé aux répondants s’ils avaient bénéficié du soutien de leur famille en matière de littératie financière en ayant des conversations sur l’établissement d’un budget ou la planification financière, 61 % des femmes ont répondu qu’elles n’avaient pas reçu de soutien, contre 57 % des hommes.
Le rapport révèle enfin que les hommes sont plus nombreux que les femmes à avoir un plan financier à consulter un conseiller et à utiliser des outils numériques pour les aider à gérer leurs finances.