Le montant que les Canadiens doivent par rapport à leur revenu a diminué au deuxième trimestre, l’aide gouvernementale visant à contrebalancer l’impact économique de la pandémie de COVID-19 ayant contribué à augmenter le revenu disponible, pendant que le montant de la dette est resté relativement inchangé.

La dette des ménages sur le marché du crédit en proportion du revenu disponible des ménages a diminué à 158,2 % au deuxième trimestre, alors qu’elle était de 175,4 % pendant les trois premiers mois de l’année, a indiqué vendredi Statistique Canada.

En d’autres termes, il y avait 1,58 $ de dette sur le marché du crédit pour chaque dollar de revenu disponible des ménages. Le marché du crédit comprend le crédit à la consommation, ainsi que les prêts hypothécaires et non hypothécaires.

Selon l’économiste Ksenia Bushmeneva, de la Banque TD, les mesures de soutien du revenu du gouvernement ont stimulé le revenu disponible, ce qui a eu pour conséquence de faire croître les revenus plus rapidement que l’accumulation de la dette.

« L’un des principaux risques de cette récession provoquée par une pandémie était le niveau élevé d’endettement des ménages au Canada, qui pourrait considérablement amplifier le coup porté à l’économie et ralentir la reprise ultérieure », a écrit M. Bushmeneva dans un rapport.

« Jusqu’à présent, il semble que le volet consommateur de l’économie a mieux résisté qu’on aurait pu s’y attendre au début de la crise. La réduction des dépenses pendant la phase de confinement, combinée aux mesures gouvernementales de soutien du revenu, a permis à certains ménages de réduire leur dette de consommation et d’augmenter leur épargne. »

Malgré cela, l’agence fédérale a noté que les tendances annuelles montraient que les ménages à faible revenu avaient tendance à avoir un ratio d’endettement plus élevé.

M. Bushmeneva a noté que certains risques étaient toujours présents, car les programmes d’aide fédéraux et les reports de paiement par les institutions financières ont contribué à éviter un « tsunami de défaillances ».

« Ces mesures de soutien commenceront progressivement à s’estomper, et l’état du marché du travail et les finances des consommateurs ne peuvent pas diverger indéfiniment. Ainsi, les défaillances et les insolvabilités de consommateurs commenceront probablement à augmenter à la fin de cette année et en 2021 », a écrit M. Bushmeneva.

Le ratio du service de la dette des ménages, mesuré comme le total des paiements obligatoires du capital et des intérêts sur la dette en proportion du revenu disponible, est passé de 14,5 % à 12,4 %, alors que les reports de paiement liés à la pandémie de COVID-19 ont réduit les paiements obligatoires du capital au deuxième trimestre.

Dans l’ensemble, la dette sur le marché du crédit s’élevait à 2 332,5 G$ à la fin du trimestre, dont 1 553,1 G$ de dettes hypothécaires et 779,4 G$ de crédits à la consommation et de prêts non hypothécaires.