Changement climatique
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L’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada (OIRPC) s’apprête à adopter une politique visant à accompagner de grands émetteurs de carbone à réduire leurs émissions, plutôt que se départir de leurs titres.

Le désinvestissement n’est pas le seul moyen de pression dont disposent les grands investisseurs, comme les caisses de retraite et les fonds de pension publics.

L’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada (OIRPC) va ainsi se lancer dans le soutien de grands émetteurs de carbone, plutôt que dans le désinvestissement.

Le gestionnaire de placements explique cette approche par sa volonté de concentrer ses efforts en faveur du climat sur les entreprises des secteurs stratégiques essentiels, à fortes émissions, et difficiles à éliminer, rapporte PI Online.

L’OIRPC « identifiera, financera et soutiendra les entreprises dans leurs efforts de décarbonation », indique l’organisme dans son rapport intitulé Investir pour soutenir les progrès vers un avenir sobre en carbone dans l’ensemble de l’économie.

L’OIRPC « voit une occasion de créer de la valeur et de chercher de nouveaux placements en adoptant une approche axée sur la décarbonation, qui vise à produire des rendements intéressants en soutenant les progrès de l’ensemble de l’économie vers un avenir sobre en carbone, précise le rapport.Cette approche de placement repose sur le repérage, le financement et le soutien des sociétés à fortes émissions qui s’engagent à réduire leur empreinte carbone d’une manière qui permettra à Investissements RPC d’obtenir des rendements corrigés du risque intéressants. »

Cette approche de l’OIRPC est aussi une critique du désinvestissement. « Nous croyons que les interventions brutales et instrumentales détachées des considérations d’investissement, comme le désinvestissement général des entreprises de combustibles fossiles, signifient le retrait du soutien institutionnel et la perte de la capacité d’exercer une pression constructive par l’engagement », explique Frank Switzer, le porte-parole de l’OIRPC, interrogé par PI Online.

Le gestionnaire de placements n’est pas le premier grand acteur canadien à adopter une telle approche. Déjà, en septembre, la Caisse de dépôt et placements du Québec (CDPQ) a créé une réserve de dix milliards de dollars pour investir dans des entreprises à fortes émissions de carbone dans le monde entier, si elles sont prêtes à travailler avec la Caisse pour décarboner leurs activités.

Parallèlement, UBS annonce avoir exclu Exxon Mobil, Imperial Oil, Kepco, Marathon Oil et Power Assets de sa gamme de fonds sensibles au climat, indique Reuters. Un de ces fonds est géré pour le régime de retraite britannique NEST. Ce désinvestissement survient à l’issue d’un programme de trois ans qui visait à suivre les performances de 49 sociétés pétrolières et gazières, qui étaient à la traîne en matière de changement climatique.