Les grands régimes de retraite américains augmentent leur exposition au risque, tout en demeurant dans une situation de sous-financement chronique, prévient une étude.
Les allocations des régimes de retraite publics américains, à prestations déterminées, ont doublé leur exposition aux actifs alternatifs depuis 2008, pour atteindre 34 % en 2024, selon une étude de l’agence Fitch Ratings, relayée par Investment Executive.
Cette évolution trouve son origine dans la crise financière mondiale de 2008. À l’époque, les promoteurs ont établi comme priorité l’amélioration de la solvabilité de leurs régimes, rappelle l’agence de notation. Les taux de cotisation ont été augmentés; les prestations des nouveaux employés ont été réduites; et des hypothèses actuarielles plus prudentes ont été adoptées. Cependant, les régimes sont restés sous financés.
Ce sous-financement s’est donc accompagné d’une exposition plus importante au risque, motivée par la recherche de meilleurs rendements.
Or, l’augmentation des allocations aux investissements alternatifs et l’affaiblissement démographique constant pourraient amplifier les effets d’un choc sur le marché, met en garde Fitch.
C’est que les régime s’exposent à des catégories d’actifs alternatifs de plus en plus complexes, qui peuvent inclure des stratégies à effet de levier ou à taux variable qui les exposent à des pertes importantes, précise l’agence. Celle-ci pointe notamment le crédit privé.
Or, la résilience de bon nombre de catégories d’actifs alternatifs n’a pas encore été testée en période de ralentissement économique. « L’illiquidité de nombreux investissements alternatifs pourrait également contraindre les régimes dont les flux de trésorerie sont plus serrés à vendre des actifs négociables à perte afin de respecter leurs obligations en matière de prestations ou autres, telles que les appels de fonds », prévient Fitch.
En d’autres termes, les régime de retraite pourraient être amenés à augmenter les cotisations pour effacer les pertes subies sur les marchés. Les conséquences pourraient être exacerbées par la diminution du ratio entre les travailleurs actifs et les retraités.