Changement climatique
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Deux fonds de pension, un américain et un danois, retirent leurs investissements dans des sociétés pétrolières et gazières en raison de l’inaction de celle-ci pour réduire leurs émissions nettes de carbone.

L’impatience en matière climatique se fait sentir parmi les fonds de pension, dans plusieurs pays de la planète. Elle cède même la place désormais au retrait des investissements lorsque les entreprises ne passent pas clairement à l’action contre le changement climatique.

Le New York State Common Retirement Fund, le fonds de pension de l’État de New York qui gère 280 milliards de dollars US, va céder pour plus de 238 millions de dollars US d’actions et d’obligations de sociétés pétrolières et gazières, dont Pioneer Natural Resources, Hess et Diamondback Energy, rapporte Bloomberg.

Cette décision fait suite à un examen interne qui a déterminé que les entreprises n’ont pas réussi à démontrer l’existence de plans viables de transition vers un système de production à zéro émissions nettes de carbone, selon une déclaration du contrôleur de l’État. Le New York State Common Retirement Fund détient des participations dans 42 sociétés pétrolières et gazières.

« L’industrie du pétrole et du gaz de schiste est confrontée à de nombreux obstacles à l’avenir qui posent des risques pour sa performance financière », s’inquiète le fonds de pension par communiqué.

Deux entreprises qui font l’objet de désinvestissement figurent parmi les dix meilleures performances de l’indice S&P 500 depuis un an.

Au Danemark, MP Pension, un fonds de pension pesant 20 milliards de dollars US, tire la même conclusion: il vend ses participations dans les dix plus grandes compagnies pétrolières mondiales, parce qu’elles n’ont pas fait assez pour atteindre les objectifs climatiques fixés dans l’accord de Paris, indique un autre article de Bloomberg.

Ces désinvestissements représentent les deux tiers des investissements de MP Pension dans les sociétés pétrolières. « Ces entreprises travaillent toujours contre une réglementation climatique plus exigeante – malgré le soutien public des entreprises à l’Accord de Paris », constate MP Pension, par communiqué. Aucune de ces dix entreprises n’a un modèle économique compatible avec l’Accord de Paris, poursuit le fonds de pension.

MP Pension s’apprête à évaluer 1 000 sociétés pétrolières avant la fin de l’année 2022, en vue de réorganiser son portefeuille pour le mettre en cohérence avec ses objectifs de lutte contre le changement climatique.