Les caisses de retraite canadiennes ont relevé la barre de leurs objectifs ESG, mais elle speuvent faire bien davantage, selon un rapport de l’Institut de l’IntelliProspérité.

L’Institut pour l’IntelliProspérité, un réseau de recherche national et un laboratoire d’idées basé à l’Université d’Ottawa, vient de publier son Tableau de bord des investissements responsables des régimes de retraite canadiens.

Ce tableau de bord mesure l’écart entre les pratiques ESG des caisses de retraite et les pratiques optimales qu’elles pourraient observer dans leurs activités.

L’Institut pour l’IntelliProspérité entend ainsi fournir un outil décisionnel aux caisses de retraite pour leur permettre de négocier un virage fondamental vers la décarbonisation de leurs actifs « Collectivement, les douze caisses analysées dans les présentes détiennent actuellement des placements de plus de 160 milliards de dollars dans des solutions qu’elles définissent comme étant durables sur le plan environnemental, allant de l’énergie renouvelable à des éléments d’infrastructure et des bâtiments écologiques », mentionne le rapport.

Mais ces investissements ne suffisent pas à satisfaire les normes optimales en matière ESG. Certaines pratiques sont également attendues, par exemple en matière de rémunération et de diversité au niveau des dirigeants de ces caisses de retraite. « Bon nombre d’intervenants – secteur public, milieu des affaires, société civile et certains bénéficiaires – souhaitent de plus en plus savoir comment les caisses de retraite abordent le défi lié à la transition vers le développement durable dans une gamme de dimensions environnementales et sociales », explique le rapport.

Le rapport salue des évolutions récentes en faveur du climat. « Cet automne, les gestionnaires des deuxième et troisième caisses de retraite en importance au Canada ont relevé la barre, annonçant leur intention d’atteindre la carboneutralité des émissions et de lier ces cibles à la rémunération des dirigeants. »

Mais il reste à faire. « Il est possible que l’absence de définitions et attentes claires entraîne des coûts inutiles, des retards, des occasions manquées et même des risques pour le rendement financier », prévient le rapport de l’institut, qui encourage les caisses de retraite, non seulement à persévérer dans leur stratégie de carboneutralité, mais aussi « de jouer un rôle concret pour aider les entreprises à forte intensité carbonique à mettre leur actif à profit pour opérer la transition de l’énergie grise à l’énergie verte ».

L’institut a recensé neuf indicateurs permettant de mesurer l’état d’avancement de chaque caisse de retraite dans ce virage:

– le pourcentage d’actifs durables,

– l’empreinte carbone annuelle,

– la fixation d’une cible de carboneutralité,

– l’existence d’un lien entre la rémunération et les critères ESG,

– le rapport entre le salaire du président et l’employé moyen,

– la diversité des dirigeants,

– la portion de résolutions environnementales et sociales appuyées,

– les compétences environnementales et sociales du conseil d’administration,

– la signature de l’initiative Climate Action 100, qui vise à peser sur les émetteurs de gaz à effet de serre.

L’institut n’a pas établi un classement des caisses de retraite étudiées, mais il les présente par ordre alphabétique dans ce rapport.

https://institut.intelliprosperite.ca/sites/default/files/Investissements-Responsables.pdf

Dans la réalisation de ce rapport, l’institut a été guidé par une tribune consultative d’experts, parmi lesquels figurent notamment Ed Waitzer, l’ancien président du conseil de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario, Rosalie Vendette, experte en finances durables, Keith Ambachtsheer, le directeur émérite de l’International Centre for Pension Management de la Rotman School of Management de l’Université de Toronto, et Francisca Quinn, la présidente de Quinn & Partners.