Les améliorations apportées au Régime de rentes du Québec (RRQ) et au Régime de pensions du Canada (RPC) ont permis au Canada de réintégrer le top 10 des pays offrant le meilleur système de retraite à leurs citoyens, selon l’édition 2018 de l’Indice mondial Mercer Melbourne.

Avec sa note globale de 68,0, le pays conserve sa cote B et se hisse d’une place au palmarès. L’année dernière, il avait obtenu la note de 66,8 et pointait à la 11e place. Plus en détail, le système de retraite canadien affiche un score de 78,2 pour l’intégrité, de 72,1 pour la suffisance des revenus et de 56,0 pour la viabilité.

« L’approche à plusieurs piliers du Canada consistant à offrir des régimes publics universels tout en tirant parti d’un système fiscal favorisant les régimes de retraite et d’épargne à participation volontaire continue de fournir aux Canadiens un système de retraite solide », affirme F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Avoirs de Mercer Canada.

De nombreux risques se profilent toutefois à l’horizon, note l’indice, qui évalue les systèmes de retraite de 34 pays en fonction d’une quarantaine d’indicateurs. La couverture des travailleurs du secteur privé par des régimes de retraite est faible, et la croissance du niveau d’endettement et des coûts liés aux soins de santé à mesure que les Canadiens vieillissent continuera d’exercer une pression sur les programmes de retraite non capitalisés, y compris la Pension de la Sécurité de vieillesse.

« Même si les gouvernements prennent déjà des mesures visant à assurer que la main-d’œuvre sera capable de s’adapter à des besoins changeants en prévoyant des améliorations au Régime de rentes du Québec et au Régime de pensions du Canada, il reste encore beaucoup de travail à faire. Les organisations, le gouvernement et les employés doivent s’unir pour construire l’avenir du travail », soutient Jean-Philippe Provost, membre principal du partenariat du domaine Avoirs de Mercer Canada.

Pour conserver sa place enviable au classement au cours des prochaines années, le Canada devra s’atteler à réduire les coûts, alléger les responsabilités en matière de gestion des régimes, fournir aux Canadiens un accès à de meilleurs résultats et reconsidérer l’augmentation de l’âge d’admissibilité aux régimes de retraite d’État pour tenir compte de l’allongement de l’espérance de vie.

L’Europe du Nord, un modèle à suivre

L’indice de cette année révèle que de nombreux pays du nord-ouest de l’Europe sont les meilleurs au monde en ce qui a trait au développement de systèmes de retraite de classe mondiale. Avec une cote globale de 80,3, les Pays-Bas se retrouvent au premier rang, dépassant de 0,1 point le Danemark, qui trônait au sommet du classement depuis six ans. La Finlande a délogé l’Australie (et sa cote globale de 72,6) du troisième rang avec une cote globale de 74,5, et la Suède (72,5) se trouve maintenant au cinquième rang.

Le Royaume-Uni occupe le 15e rang, la France le 17e, et les États-Unis le 19e. Certains pays européens, comme l’Autriche, l’Italie et l’Espagne ont obtenu une cote de viabilité de E, ce qui met en évidence « le besoin de réformer certains aspects importants » de leurs systèmes de retraite, note le rapport.

Selon David Knox, auteur de l’étude et membre principal du partenariat de Mercer en Australie, le point de départ d’un système de retraite de classe mondiale est d’assurer le bon équilibre entre la suffisance et la viabilité.

« C’est un défi auquel les décideurs se heurtent, souligne-t-il. Par exemple, un système offrant des prestations très généreuses à court terme est peu susceptible d’être viable, tandis qu’un système durable sur une longue période pourrait offrir des prestations très peu élevées. La question est la suivante : comment trouver l’équilibre approprié? »