L’Institut canadien des actuaires surveillera cette année les enjeux liés au changement climatique, à la super priorité sur les régimes de retraite canadiens, et à l’identité sexuelle.

Les répercussions du changement climatique et de la loi fédérale sur la super priorité sur les régimes de retraite canadiens figurent parmi les enjeux que l’Institut canadien des actuaires (ICA) surveillera en 2024, selon Simon Nelson, directeur chez Eckler et président de la Commission de pratique en matière de régimes de retraite de l’ICA.

Bien que le changement climatique soit pris en compte dans tous les domaines de pratique de l’ICA, il indique que pour les promoteurs de régimes de retraite, la question a une incidence sur la façon dont les hypothèses actuarielles sont établies, ainsi que sur la façon dont les tests de scénarios sont menés.  « Dans le domaine des pensions, [le changement climatique] peut avoir une incidence sur nos hypothèses économiques et sur la manière dont nous fixons le rendement des actifs. Mais il a également un impact sur la manière dont nous fixons les hypothèses démographiques telles que la mortalité – il s’agit là d’un domaine émergent qui fait l’objet d’un travail considérable. »

L’ICA étudie également le rôle de l’identité sexuelle dans la détermination du risque de longévité. Alors que la valeur des prestations de retraite a traditionnellement été calculée en utilisant le sexe comme principal facteur de prévision de la longévité, l’évolution des points de vue a un impact sur cette pratique.

« Nous avons supposé que le genre et le sexe à la naissance étaient identiques et que le genre était binaire », explique M. Nelson. « Aujourd’hui, nous comprenons mieux le genre et son impact sur les individus et, par conséquent, nous devons réexaminer nos approches afin que les prestations qui sont finalement versées aux membres individuels des régimes de retraite soient justes et équitables. »

Comme les changements législatifs ouvrent la voie à la disponibilité généralisée des rentes viagères à paiements variables, ce domaine en développement nécessitera davantage de conseils actuariels en ce qui concerne l’administration et les rapports, déclare Alyssa Hariton, associée et responsable de la consultation sur les prestations déterminées chez Telus Santé et présidente de la Commission des rapports financiers des régimes de retraite de l’ICA.

« Je pense que les autorités de réglementation sont également à la recherche de ces conseils. Ils attendent de la profession actuarielle qu’elle assure une certaine surveillance à cet égard, et les actuaires réagissent. C’est en partie pour répondre aux besoins liés à la décumulation. »

De même, l’ICA suit l’évolution de la législation sur les régimes de retraite à prestations cibles dans l’ensemble du pays et met sur pied un sous-groupe chargé de fournir des conseils aux actuaires qui ne sont pas familiarisés avec ce type d’arrangement. « Des connaissances spécialisées sont nécessaires pour comprendre le fonctionnement des régimes à prestations cibles et il est probable que des conseils spécialisés seront donnés à ce sujet. »

Bien que le projet de loi C228 – une loi controversée accordant une priorité absolue aux participants aux régimes de retraite à prestations déterminées en cas de liquidation ou d’insolvabilité – ait reçu la sanction royale à la fin du mois d’avril, la plupart de ses mesures n’entreront pas en vigueur avant quatre ans. Toutefois, l’obligation pour tous les régimes de retraite sous réglementation fédérale de produire des rapports annuels sur la solvabilité du régime est désormais en vigueur.

M. Hariton affirme que l’ICA continuera de surveiller la mise en œuvre de la législation afin d’en déterminer toutes les répercussions actuarielles. « Je pense que nous devons encore voir ce qui se passera dans la pratique – quelles seront les répercussions et s’il sera nécessaire que les professionnels réagissent ou donnent des conseils aux praticiens. Je pense que nous n’en sommes qu’aux premiers stades [et] qu’il y a encore beaucoup d’opinions différentes à ce sujet. »

Ce texte a été publié initialement sur Benefits Canada.