Alors que seul 1 % des employés du secteur privé américain bénéficient d’un régime à prestations déterminées (PD), IBM vient de redonner vie au sien.
Dans ce compte de prestations de retraite, comme dans un régime PD, l’employeur verse la contribution, détient les actifs, sélectionne les investissements, et endosse le risque d’investissement. De leur côté, les employés bénéficient de ce nouveau plan immédiatement, et ils peuvent emmener leur argent lorsqu’ils quittent l’entreprise, rapporte le New York Times.
Puisqu’il est créé juridiquement à l’intérieur de l’ancien régime PD, ce nouveau régime bénéficie du soutien gouvernemental, qui assure les prestations si le régime devient insolvable ou si l’employeur fait faillite.
Par contre, en lançant ce régime, IBM annonce également qu’il ne contribuera plus aux plans 401(k) des employés. Jusqu’à présent, l’entreprise verser 5 % de cotisations de contrepartie et 1 % de cotisations automatiques. Or, dans le nouveau régime IBM verse un total de 5 % du salaire, soit un point de pourcentage de moins que ce qui pouvait être versé dans le régime 401(k). Afin de compenser cet écart, IBM augmentera les salaires de 1 %… mais uniquement la première année. IBM économise des centaines de millions de dollars en cesant cotiser aux comptes 401(k) de ses employés.
Le nouveau régime d’IBM n’est toutefois pas aussi généreux que le régime PD d’autrefois. Il garantit un rendement de 6 % pendant les trois premières années, mais le rendement est susceptible de baisser entre 2027 et 2033. Les travailleurs recevront alors l’équivalent du rendement des bons du Trésor à dix ans, avec un plancher de 3 %. À partir de 2034, le plancher sera supprimé. Cela fait craindre un rendement dérisoire si l’environnement des bons du Trésor tombe en dessous de 3 % comme durant la décennie 2010, souligne le New York Times.
À travers ce changement de régime de retraite, IBM utilise l’excédent de sa caisse de retraite – soit 3,5 milliards de dollars – pour modifier son programme d’avantages sociaux et améliorer sa situation financière, explique le quotidien new-yorkais.
L’initiative pourrait donner des idées à d’autres entreprises, qui pourraient être tentées d’imiter IBM. Mais cela ne sera possible qu’à condition que leur régime de retraite soit entièrement capitalisé, fermé ou gelé. Cela ne devrait donc concerner qu’un nombre limité d’entreprises.