La grande majorité des travailleurs québécois œuvrant dans des entreprises de 200 employés et plus bénéficient d’un régime de retraite. La générosité de ces régimes est cependant très variable.

De récentes données de l’Institut de la statistique du Québec indiquent qu’en 2017, 83,1 % des entreprises comptant au moins 200 employés parrainaient un régime de retraite. À l’échelle provinciale, 91,9 % des employés permanents à temps plein bénéficient d’un tel régime.

Si toutes les organisations du secteur public, sans exception, offrent un régime de retraite à leurs employés, le portrait est beaucoup moins homogène dans le secteur privé, où le taux de couverture est plutôt de 81,3 %. Sans trop de surprise, les employés syndiqués ont un peu plus de chance de bénéficier d’un tel régime que les employés non syndiqués. Les entreprises de plus grandes tailles sont également plus susceptibles d’avoir un régime de retraite en place.

PD ou CD?

Dans le secteur public, lorsqu’un seul type de régime est offert, il s’agit d’un régime à prestations déterminées. Dans les entreprises du secteur privé qui offrent un régime de retraite, ce sont les régimes d’accumulation de capital, tels que les REER collectifs et les RPDB, qui sont les plus courants (62,7 % des entreprises), suivis des régimes à cotisation déterminée (19,6 %) et de ceux à prestations déterminées (17,7 %).

Lorsqu’on décortique les régimes d’accumulation de capital qui ne sont pas des régimes CD, ce sont les REER collectifs qui couvrent le plus d’employés (41,8 %) plutôt que les RPDB (34,0 %) ou une combinaison de ces deux régimes (24,3 %).

La plus grande part des participants québécois (44 %) se trouvent dans des régimes soumis à la Loi sur les régimes complémentaires de retraite, et donc surveillés par Retraite Québec. Les autres participent à des régimes publics assujettis à des lois particulières (37 %), ou encore à des régimes surveillés par une autre province ou le Bureau du surintendant des institutions financières (19 %).

Des régimes PD bien plus généreux

Les employeurs qui offrent des régimes PD à leurs salariés versent des cotisations totales bien plus élevées, révèlent les données de l’ISQ. Ainsi, la cotisation patronale moyenne dans les régimes PD, secteurs privé et public confondus, atteint 10,8 % du salaire de l’employé. Elle n’est que de 3,4 % dans les régimes CD, et de 2,7 % dans les autres types de régimes d’accumulation de capital.

En analysant uniquement les régimes PD, on constate un écart important entre le secteur public (10,7 %) et le secteur privé (8,3 %). Mais même au sein des régimes du secteur public il existes des disparités majeures. Dans l’administration québécoise, le taux de cotisation patronal se situe à 8,3 %, mais il atteint 19,5 % dans les administrations municipales de 25 000 habitants et plus. Entre ces deux extrêmes, on retrouve les universités (10,7 %), les sociétés d’État (12,4 %) et l’administration fédérale (12,7 %).

Dans le secteur privé, les écarts s’expliquent avant tout par la présence ou non d’un syndicat. Dans les entreprises syndiquées, le taux de cotisation de l’employeur représente en moyenne 13,6 % du salaire de l’employés, comparativement à 9,8 % dans les entreprises non syndiquées.