
Les régimes de retraite canadiens à prestations déterminées ont connu un trimestre mitigé, selon les plus récentes données d’Aon et de Mercer. Alors que les marchés boursiers ont offert une bouffée d’air frais, la baisse des taux d’intérêt a pesé sur la santé financière de nombreux régimes.
Les données de Mercer révèlent que le degré de solvabilité médian des régimes a légèrement augmenté au troisième trimestre, passant de 121 % le 28 juin à 122 % le 30 septembre. En outre, le nombre de régimes dont le degré de solvabilité était supérieur à 100 % à la fin du troisième trimestre est supérieur à celui de la fin du deuxième trimestre. Un portefeuille équilibré type d’un régime de retraite aurait produit un rendement de 6,2 % au troisième trimestre, selon Mercer.
Du point de vue de la capitalisation toutefois, les données d’Aon, révèlent une légère baisse durant le troisième trimestre de l’année. Le ratio de capitalisation globale des régimes de retraite canadiens compris dans l’indice S&P/TSX est passé de 106,9 % à la fin juin à 106,5 % à la fin septembre.
Bien que les actifs des régimes aient progressé de 5,1 % au cours du trimestre, selon Aon, le rendement des obligations à long terme du gouvernement du Canada a diminué de 26 points, entraînant une hausse des passifs des caisses de retraite. Combinée à une diminution de 3 points de base des écarts de crédit, cette baisse des taux obligataire a entraîné un recul du taux d’actualisation, qui est passé 4,77 % à 4,48 %.
« Les régimes de retraite ont continué à maintenir leurs positions de financement au cours du troisième trimestre, explique Jason Malone, associé exécutif, Solutions pour le patrimoine chez Aon. Toutefois, l’inflation ayant atteint l’objectif de la Banque du Canada, et dans la perspective de nouvelles réductions des taux d’intérêt, les promoteurs de régime devraient s’assurer que leurs régimes sont bien couverts contre les risques de taux d’intérêt. »
L’effet des nouvelles lignes directrices de l’ACOR
L’Association canadienne des organismes de contrôle des régimes de retraite (ACOR) a publié au mois de septembre une nouvelle ligne directrice sur la gestion des risques à l’intention des administrateurs de régimes (Ligne directrice no 10). Elle souligne l’importance de cerner, d’évaluer et de gérer activement les risques importants, notamment ceux liés à la gouvernance, à la gestion, aux placements, au financement et à la suffisance des prestations.
« La publication de la Ligne directrice no 10 renforce les attentes des organismes de réglementation canadiens en matière de gestion des risques pour les gestionnaires de régimes, soutient F. Hubert Tremblay, membre du partenariat de Mercer Canada. Un cadre complet de gestion des risques est essentiel pour faire face aux fluctuations du marché, comme on l’a vu récemment au troisième trimestre, et pour protéger les intérêts à long terme des participants des régimes. »
Parallèlement à la publication de la ligne directrice n° 10, l’ACOR a publié une mise à jour de la ligne directrice n° 3 — Lignes directrices pour les régimes de capitalisation. Cette version actualisée de la Ligne directrice no 3 reflète la vision des organismes de réglementation quant aux responsabilités des promoteurs de régimes de capitalisation, des administrateurs de régime et des fournisseurs de services. Il clarifie également les attentes concernant les renseignements à communiquer aux participants et la documentation transparente d’un cadre de gouvernance. Les promoteurs et les administrateurs de régimes de capitalisation devraient prendre connaissance de la nouvelle ligne directrice et déterminer la meilleure façon de la mettre en œuvre.