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Les régimes de retraite hybrides pourraient succéder aux régimes à cotisations déterminées aux États-Unis, avance une étude de la Brookings Institution.

Les régimes de retraite hybrides pourraient commencer à remplacer les régimes à cotisations déterminées (CD), tout comme ces derniers ont remplacé la majorité des régimes à prestations déterminées (PD) au cours des dernières décennies, selon un nouveau rapport de la Brookings Institution, basée aux États-Unis.

Les régimes de retraite hybrides combinent des éléments des régimes PD et CD. Ils regroupent les cotisations des participants et des employeurs dans des fonds gérés par des professionnels. Et comme pour les régimes CD traditionnels, les gestionnaires de fonds ciblent les niveaux de prestations annuelles futures, sans garantir ces montants.

« Pour les promoteurs, les régimes hybrides évitent la volatilité des coûts de financement en acceptant des contributions fixes de l’employeur, ce qui corrige cet inconvénient des régimes à prestations déterminées », indique le document. « Pour les travailleurs, les régimes de retraite hybrides versent des prestations sous la forme d’un revenu de retraite périodique (plutôt que des sommes forfaitaires), mettent en commun le risque de longévité entre les participants et fournissent des investissements professionnels mis en commun, corrigeant ainsi ces faiblesses de la plupart des régimes CD. »

Selon les auteurs, les chercheurs principaux de la Brookings Institution William Gale, Mark Irwy et David John et l’analyste de recherche Christopher Pulliam, les régimes de retraite hybrides permettent aux employeurs d’éviter le coût du financement des prestations de type retraite à prestations définies et les participants au régime bénéficient d’une gestion professionnelle des investissements et de la mise en commun des risques de longévité individuels.

« Cette mise en commun permet également aux gens d’épargner en toute confiance pour une espérance de vie moyenne plutôt que de devoir épargner pour une espérance de vie extrêmement longue », note le document. « En outre, la mise en commun des risques d’investissement et de longévité des plans des régimes hybrides et l’absence de garantie du montant des prestations leur permet de fournir un revenu de retraite à vie en interne; ils ont la possibilité, mais pas la nécessité, d’acheter des rentes auprès d’assureurs. »

Le rapport a analysé les performances des régimes hybrides dans plusieurs pays. Il a souligné le succès d’un certain nombre de régimes de retraite à prestations déterminées du secteur public et du secteur privé au Nouveau-Brunswick qui étaient considérés comme non viables après la crise financière de 2008-2009.

« En conséquence, plusieurs régimes à prestations déterminées du secteur public et du secteur privé sous-capitalisés au Canada ont adopté ou sont en train d’adopter un nouveau programme à risque partagé quelque peu similaire à l’approche à ambition définie des Pays-Bas », indique le rapport. « Le modèle canadien à risque partagé prescrit des objectifs de financement et de gestion des risques (y compris des tests de résistance financière et des ratios de financement projetés) avec des réductions ou des augmentations prédéterminées des versements de prestations et des augmentations ou des réductions des cotisations de l’employeur et des employés, ainsi que des changements dans la répartition de l’actif en réponse aux changements de la situation financière du régime. »

Les auteurs ont conclu que la transition d’un régime CD en un régime hybride peut être judicieuse pour les organisations désireuses d’offrir de meilleures prestations de retraite que celles traditionnellement offertes par un régime CD sans les coûts associés à un régime PD.

« Regarder au-delà des conceptions classiques et traditionnelles des régimes PD et CD pour explorer un nouvel éventail plus riche et plus nuancé de stratégies de partage et de mise en commun des risques est une évolution bienvenue qui aidera à identifier des répartitions plus optimales des risques financiers et des prestations de retraite. »

Ce texte a été initialement publié sur Benefits Canada.