Un jonction des rails du chemin de fer
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Face à une démographie vieillissante et une situation financière difficile, Via Rail n’a eu d’autre choix que d’apporter d’importants changements au régime de retraite qu’elle offre à ses employés.

Mais plutôt que de simplement remplacer son régime à prestations déterminées (PD) par un régime à cotisation déterminée (CD) comme l’ont fait tant d’entreprises, la société de la couronne a opté pour une solution hybride.

« La révision de notre programme de retraite s’est amorcée en 2013. Il fallait alors s’assurer de la pérennité de notre régime qui n’était plus viable financièrement », explique Emilie Dugas, directrice spécialiste, rémunération globale à Via Rail Canada, qui fera une présentation vendredi lors de la conférence annuelle de l’Association de la retraite et des avantages sociaux du Québec (ARASQ).

Le statu quo n’étant plus une option, l’entreprise a étudié différentes possibilités avant de finalement privilégier la mise en place d’un régime hybride. Celui-ci conserve une composante PD, dont les paramètres de prestations et de cotisations ont été revus à la baisse, et ajoute une composante CD. « On explique à nos participants qu’il s’agit du meilleur des deux mondes. Ils ont une portion qui leur garantit un revenu à vie, et une portion qui leur offre davantage de flexibilité », indique Emilie Dugas.

Les employés embauchés avant l’instauration du nouveau régime hybride en 2015 sont pour leur part demeurés dans l’ancien régime PD. La démographie a toutefois évolué rapidement depuis, si bien que le nombre de participants est aujourd’hui beaucoup plus élevé dans le régime hybride que dans l’ancien régime PD.

Une transition en douceur

Le régime hybride a été bien accueilli dès le début chez les nouveaux employés, assure Mme Dugas. « C’est un régime assez généreux et attrayant, une solution différente sur le marché. Quand les recruteurs en parlent, ça suscite la curiosité des candidats. »

Via Rail s’est également assuré qu’il n’y ait pas de « différence significative » concernant la rémunération liée aux régimes de retraite entre les nouveaux participants au régime hybride et les anciens participants au régime PD.

Après quatre ans d’existence, la société de la couronne dresse un bilan largement positif de son régime hybride, mais ne cache pas qu’un telle formule représente un important défi en matière de gestion et de communication. « C’est certain qu’il s’agit d’un régime complexe à administrer, concède Emilie Dugas. On doit s’assurer que la gestion des deux volets soit efficiente. Il faut aussi faire en sorte que les participants soient capables de bien comprendre leur relevé. C’est encore un défi pour nous. »

Ces défis n’ont toutefois rien d’insurmontables, assure-t-elle, et Via Rail entend bien conserver son régime hybride à long terme. « C’est une recette qui nous a bien servie et qui nous sert encore. Elle nous permet d’assurer la pérennité du régime, et n’a pas eu d’impact négatif sur l’attraction ou la rétention du personnel. Il nous reste seulement à peaufiner certains éléments. »