Les promoteurs de régimes de retraite à prestations déterminées aux États-Unis doivent faire face à des coûts croissants lorsqu’ils réduisent leur niveau de risque par le biais d’achats de rentes, selon un nouveau rapport de la société de conseil Milliman.

Selon ce rapport, le coût estimé du transfert de risque à un assureur a augmenté en septembre pour atteindre 100,1 % du passif total d’un régime, contre 96,9 % en août.

Au cours de la même période, le coût moyen d’achat de rentes, tous assureurs confondus, a également augmenté, passant de 101,4 % à 103,1 %, indique le rapport, qui souligne que le processus d’appel d’offres concurrentiel a permis aux promoteurs de régimes d’économiser environ 3 % des coûts de transfert de risque au 30 septembre, contre 4,5 % à la fin du mois d’août.

« Avec le retour à 100 % du coût de rachat des retraités, la grande question est de savoir ce qui a pu déclencher cette hausse, souligne Mary Leong, actuaire-conseil chez Milliman. Parmi les facteurs potentiels, les assureurs ont moins d’appétit pour le risque de taux d’intérêt ou moins d’actifs disponibles pour les transactions à l’approche du quatrième trimestre. Il sera intéressant de voir si cette tendance se poursuit jusqu’à la fin de l’année ou si le coût des achats s’inverse à nouveau. »

Les régimes britanniques veulent réduire leur niveau de risque

Le chaos qu’ont connu les marchés boursiers et obligataires du Royaume-Uni au cours des dernières semaines, dans la foulée de la nomination, puis de la démission de Liz Truss comme première ministre, a créé chez les promoteurs de régimes PD du pays un certain engouement pour l’achat de rentes. Pension Insurance Corporation, l’un des principaux acteurs du marché britannique, a confirmé à Bloomberg recevoir davantage de demandes pour les rentes buy-out de la part des régimes.

Les taux d’intérêt plus élevés permettent aux assureurs d’absorber plus facilement le passif des régimes PD. Les analystes soulignent que les entreprises souhaitent que leur bilan ne soit plus aussi exposé aux turbulences du marché à cause de leur régime de retraite.

« Il est probable qu’un plus grand nombre d’accords soient conclus, estime Larissa van Deventer, analyste chez Barclays. Cela s’explique par le fait que les prix pour les acheteurs sont actuellement très attractifs, et aussi que la récente volatilité du marché a mis en évidence le risque de baisse des caisses de retraite à prestations déterminées. »

La firme Oliver Wyman prévoit que 100 milliards de livres provenant des régimes PD britanniques seront transférées aux assureurs chaque année au cours de la prochaine décennie.