Après des années de niveaux records, la solvabilité des régimes de retraite canadiens a chuté à la fin de 2018 en raison de la baisse des rendements obligataires et de la volatilité sur les marchés boursiers.

Au 1er janvier, le ratio de solvabilité médian d’Aon s’est ainsi établi à 95,3 %, en baisse de 3,9 points de pourcentage par rapport à la même date l’année dernière. Si on la compare au sommet atteint au troisième trimestre de 2018, la chute a atteint 8 points de pourcentage.

Toujours au 1er janvier 2019, seulement 38,5 % des régimes à prestations déterminées étaient entièrement capitalisés au pays, une baisse de 7,5 points par rapport à l’année précédente, et une chute considérable de 20 points sur une base trimestrielle.

Les actifs ont pour leur part reculé de 1,1 % en décembre, annulant plusieurs gains réalisés en 2018.

« La mauvaise humeur qui a marqué les marchés financiers à la fin de 2018 a finalement rattrapé les régimes de retraite canadiens, commente Claude Lockhead, associé exécutif et directeur de la pratique Retraite de la région de l’Est chez Aon. Au quatrième trimestre, les rendements des obligations canadiennes ont chuté, tandis que les rendements des actions ont également été négatifs, un double revers pour la santé financière des régimes de retraite. »

Mêmes conclusions chez Mercer

Le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite des clients de Mercer se situait pour sa part à 95 % le 31 décembre dernier, comparativement à 102 % le 28 septembre et à 97 % à la fin de 2017. Moins de 30 % des régimes de retraite canadiens ont terminé l’année entièrement capitalisés, en forte baisse par rapport aux 60 % qui avaient atteint ce niveau à la fin du mois de septembre.

« Les régimes de retraite canadiens ont encaissé un coup dur au quatrième trimestre, mais ils bénéficiaient heureusement d’une très solide situation en début de trimestre », souligne F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Avoirs de Mercer Canada.

La baisse de 30 points de base des taux d’intérêt à long terme a été aussi dommageable que la faiblesse des marchés boursiers. En général, une baisse de 100 points de base des taux d’intérêt donne lieu à une hausse de 10 à 15 % de la valeur des obligations des régimes.

Mercer souligne néanmoins que « l’impact sur les exigences de financement des promoteurs de régimes de retraite devrait être relativement limité parce que de nombreux régimes enregistraient déjà un excédent d’actif et bénéficiaient donc d’une certaine marge de manœuvre pour absorber le choc ».