La faillite de la Silicon Valley Bank a des répercussions dans les portefeuilles des caisses de retraite. Mais leur ampleur demeure encore inconnue.

L’effondrement de la Silicon Valley Bank touchera un grand nombre d’investisseurs institutionnels, bien que cela se limite à un impact minime pour la plupart d’entre eux… à condition que cette faillite demeure isolée.

Presque tout investisseur détenant un fonds indiciel est touché par la faillite de la Silicon Valley Bank, bien que cet effet soit dilué dans chaque fonds, pointe PI Online.

Par contre, les caisses de retraite et les investisseurs institutionnels ont bien davantage à perdre, puisque cette banque était majeure dans le domaine du capital-investissement. Vanguard et BlackRock étaient les principaux actionnaires de la Silicon Valley Bank, avec respectivement 11 % et 8 % du capital. Les grands gestionnaires d’actifs State Street Global Advisors, J.P. Morgan et Invesco figurent aussi parmi les investisseurs les plus exposés.

Dans le monde entier, des caisses de retraite enregistrent des pertes. La caisse de retraite suédoise Alecta détenait 600 millions de dollars US, sur lesquels elle peut tirer un trait, soit 0,6 % du total de ses actifs. D’autres caisses de retraite, parmi les plus importantes aux États-Unis et au Japon, voient également leurs actions dans la Silicon Valley Bank partir en fumée. 

Au total, ce sont presque tous les promoteurs de régime figurant parmi les 1 000 principaux au monde qui sont touchés – régimes à prestations déterminées comme régimes à cotisations déterminées-, puisque la Silicon Valley Bank était une composante du S&P 500. La banque figure aussi dans tous les fonds indiciels de Vanguard.

Mais ce qui pourrait susciter la plus grande inquiétude serait la contagion à d’autres banques et acteurs financiers: c’est le scénario d’une série de faillites comparable à la crise financière de 2008, qui avait ébranlé l’économie mondiale.

C’est que la faillite de la Silicon Valley Bank survient alors que d’autres acteur sont déjà été liquidés. Peu avant cette déroute, Silvergate Capital, une des plus grandes banques du secteur des cryptomonnaies, a annoncé mettre fin à ses activités et procéder à sa liquidation volontaire.

Là aussi, les caisses de retraite ont essuyé des pertes. Ainsi, Investissements RPC faisait partie des petits détenteurs de Silvergate Capital.

L’impact réel de ces faillites demeure toutefois inconnu. Il peut rester limité si ces effondrements demeurent isolés. Mais une cascade de faillites aurait des conséquences bien plus dévastatrices.

Le gouvernement américain a pris le contrôle de la Silicon Valley Bank, après que celle-ci a dû renoncer à servir les demandes de retraits de ses déposants.

La Silicon Valley bank détenait pour 200 milliards de dollars US. Elle s’est retrouvée en difficultés à la suite de la hausse des taux d’intérêt depuis plus d’un an, qui a grandement détérioré la valeur de ses actifs largement investis en bons du Trésor américain. La banque s’est alors résolue à vendre à perte ses actifs pour faire face à ses obligations, jusqu’à être étranglée financièrement.