Les difficultés financières d’un acteur français des résidences pour personnes âgées pourrait causer de lourdes pertes à l’Office d’investissement du régime des pensions du Canada (OIRPC).

Le groupe français Orpéa s’apprête à lancer un plan de restructuration financière visant à injecter 2 milliards d’euros, afin de lui permettre de faire face à son endettement supérieur à 9 milliards d’euros.

Orpéa souhaite convertir une partie de sa dette sous forme de capital, pour un montant de 3,8 milliards d’euros. Et le groupe demande à ses créanciers la suspension du remboursement de sa dette non garantie par des actifs à partir du mois de décembre.

Le groupe, qui détient plus de 1 200 établissements d’hébergement de personnes âgées en Europe et en Amérique latine, a prévenu ses actionnaires qu’ils verront leur part être diluée si ils ne participent pas à ce refinancement. Le plan prévoit également la vente d’une partie de ses actifs immobiliers pour un milliard d’euros.

L’OIRPC est l’actionnaire principal du groupe Orpéa, dont il détient 15 % des actions. Pour parvenir à cette position, l’OIRPC avait investi 450 millions de dollars.

Or, la moitié des créanciers et des actionnaires s’opposent au plan de refinancement proposé par le groupe, pointent Les Échos.

L’an passé, le livre Les Fossoyeurs a plongé Orpéa dans la tourmente, en dénonçant une maltraitance systématique au sein des résidences pour personnes âgées du groupe. Après avoir nié les révélations de l’auteur, le journaliste Victor Castanet, Orpéa a remercié son président puis a décidé de revoir sa copie en privilégiant la qualité des services et des soins. Mais la publication du livre a causé une baisse du taux d’occupation dans les résidences, contribuant à dégrader la rentabilité du groupe. Le résultat brut d’exploitation de l’année 2022 devrait être deux fois plus faible que celui de l’année précédente.

Lors de l’éclosion du scandale, la valeur de l’action d’Orpéa avait chuté. L’OIRPC avait alors vu la valeur de son investissement fondre de plusieurs centaines millions de dollars en une semaine, pointait Radio-Canada plus tôt cette année.