La Société canadienne de mutualisation en assurance médicaments (SCMAM) s’inquiète  que la part disproportionnée des coûts en médicaments onéreux s’accroisse encore lourdement.

Les données des sociétés d’assurance membres de la SCMAM pour la période 2017-2021 montrent que les personnes et les familles recevant des prestations pour médicaments onéreux représentaient 1,6 % des assurés seulement, mais 37 % de tous les médicaments payés, « ce qui est énorme », commente le communiqué de l’organisme.

La SCMAM mutualise les demandes de règlement des médicaments onéreux fréquemment utilisés qui sont soumises aux régimes d’assurance médicaments des sociétés d’assurance de personnes du Canada, hors Québec. Elle couvre 13 800 employeurs canadiens, et 27 700 personnes et familles dont le coût annuel des médicaments a dépassé 10 000 $ en 2021.

Les maladies rares représentent un cinquième (21 %) des dépenses engagées pour des médicaments onéreux, précise la SCMAM.

Le poids des médicaments onéreux pourrait bien augmenter de manière considérable, s’alarme la SCMAM, qui s’en prend à la lenteur de l’action des gouvernements. « Même si certains affirment le contraire, l’incidence du coût des médicaments contre les maladies rares sur l’abordabilité de l’assurance médicaments au Canada est devenue très importante », s’inquiète Dan Berty, le directeur général de la SCMAM. « Je m’attends à ce que les données de 2022 reflètent une nouvelle croissance substantielle des coûts. Les gouvernements ont tenté de s’attaquer au fardeau des médicaments onéreux sur les régimes d’assurance maladie des employeurs, mais les retards dans la mise en œuvre des réformes du Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) et l’absence d’une stratégie nationale sur les médicaments contre les maladies rares ont entraîné l’augmentation continue et substantielle des primes d’assurance pour les employeurs, entre autres. »

La situation actuelle est une menace pour les régimes d’assurance d’employeurs. « Les coûts toujours croissants augmentent le stress lié à l’abordabilité des régimes d’assurance, surtout pour les petits employeurs », poursuit Dan Berty.