L’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes intensifie ses efforts en matière de lutte contre la fraude en lançant une campagne nationale de sensibilisation auprès du grand public.

Intitulée La fraude = La fraude, cette opération lancée la semaine dernière sera menée principalement sur Facebook et Twitter et s’étalera sur six semaines, jusqu’à la mi-décembre. Selon l’ACCAP, elle vise à « informer les consommateurs sur la fraude en assurance collective santé et dentaire » et a pour objectif de les aider à la détecter, à leur éviter de participer à des activités frauduleuses et leur expliquer qu’il s’agit d’« un crime qui a des conséquences bien réelles ».

Commettre une fraude en assurance collective, précise l’association, c’est « soumettre intentionnellement des renseignements erronés ou trompeurs à propos des soins de santé ou des soins dentaires reçus dans le cadre du régime d’assurance de son employeur ».

La fraude en assurance, un vrai crime

Selon les résultats d’un sondage réalisé en mars 2018 par Environics Research, les trois quarts (75 %) des Canadiens croient, de façon erronée, que la fraude en assurance collective a pour seule conséquence l’augmentation de la prime ou le remboursement des sommes en cause.

« Vous pensez que le fait d’utiliser votre assurance collective santé et dentaire de façon malhonnête n’est pas grave? Pensez-y à deux fois. Que ce soit pour un petit montant ou que cela ne se produise qu’une seule fois, cette fraude est considérée comme une véritable fraude et il s’agit d’un vrai crime avec de vraies conséquences », souligne l’ACCAP.

L’association indique que comme il peut arriver que des gens qu’on ne soupçonnerait a priori pas, comme des fournisseurs de soins de santé ou dentaires, des amis ou des collègues, puissent inciter une personne à commettre une fraude en assurance collective, il est important d’apprendre à la reconnaître afin de pouvoir mieux la prévenir. Et pour aider les consommateurs à s’y retrouver, elle leur propose de faire un test en ligne sur son site web pour améliorer ses connaissances en la matière.

De graves conséquences

Le sondage mené au printemps dernier montre également que seuls 25 % des Canadiens assurés pensent qu’ils pourraient perdre leur emploi. « En réalité, commettre une fraude en assurance collective pourrait être très dommageable pour vous et votre famille et un tel geste pourrait avoir des conséquences pour le reste de votre vie », insiste l’ACCAP. En effet, outre le fait de devoir rembourser l’argent obtenu frauduleusement, le contrevenant risque de perdre complètement ses garanties d’assurance collective.

Dans certains cas, il se pourrait même que son acte lui fasse perdre son emploi puisque « voler son employeur est une infraction sérieuse » et que plusieurs d’entre eux ont une politique de tolérance zéro à cet égard. Enfin, être licencié pour avoir commis une fraude à l’assurance peut aussi avoir « des répercussions négatives sur vos chances d’être embauché dans le futur », voire se traduire par un casier judiciaire ou un séjour en prison.

« La fraude en assurance collective est beaucoup plus répandue qu’elle ne le devrait, et ce, en partie parce qu’un grand nombre de personnes ne comprennent pas qu’il s’agit bel et bien d’un crime. La plupart des gens croient que s’ils se font prendre, ils n’auront qu’à rembourser les sommes en cause. En réalité, ils pourraient non seulement perdre leurs garanties d’assurance collective, mais aussi leur emploi et, dans certains cas, avoir un casier judiciaire et même aller en prison », conclut le dirigeant.

Finalement, l’ACCAP conclut que s’il arrive que certaines personnes commettent une fraude à l’assurance de façon involontaire, cela est très rare. Elle rappelle également que ces fautes peuvent avoir de graves conséquences et pas seulement pour le fraudeur.

« Il est arrivé que des personnes commettent une fraude sans le savoir, mais notre industrie a la preuve que, de plus en plus, la fraude est le fait du crime organisé ou de fournisseurs de services sans scrupules qui disent à leurs victimes pour les rassurer que ce qu’elles font est normal ou qu’elles ont droit à l’argent. Nous voyons de plus en plus de manœuvres frauduleuses de ce genre qui obligent les entreprises à licencier un grand nombre d’employés, ce qui peut avoir un impact énorme. C’est pourquoi nous croyons qu’une campagne telle que la nôtre est nécessaire et vient à point nommé », commente le président de l’ACCAP, Stephen Frank.