D’ici quelques jours, la politique du gouvernement québécois sur les médicaments biosimilaires entrera en vigueur au bénéfice de tous. Il faut se réjouir que plusieurs assureurs privés aient décidé de s’arrimer avec cette politique et prioriseront ainsi les biosimilaires à compter du 13 avril. Les médicaments biosimilaires offrent un choix responsable aux patients et preneurs de régimes qui pourraient générer des économies pouvant être utilisées pour entre autres élargir leur couverture à de nouveaux médicaments.
Un article publié dans Avantages récemment énumère certaines craintes avancées par un opposant à la transition. Avec respect, l’expérience des autres provinces et la science nous démontrent que ces craintes ne sont pas fondées et que la transition vers les biosimilaires est une approche sécuritaire qui n’engendre pas d’effets indésirables significatifs.
D’entrée de jeu, rappelons qu’au Canada, les médicaments biosimilaires sont autorisés pour la vente par Santé Canada après qu’une démonstration ait été effectuée qu’il n’existe aucune différence clinique importante en matière d’efficacité et d’innocuité avec le médicament biologique d’origine. Il convient d’ailleurs de soulever que le même degré de différence est autorisé entre deux lots du même médicament d’origine qu’entre le biosimilaire et le médicament d’origine.
Une étude évaluée par les pairs a d’ailleurs déterminé que plus de 178 essais cliniques portant sur environ 21 000 patients ayant effectué une transition ont eu lieu dans le monde, confirmant que le passage d’un médicament biologique de référence à un médicament biosimilaire n’est associé à aucun problème majeur en matière d’efficacité, d’innocuité ou d’immunogénicité. Les patients, les promoteurs et les preneurs de régime ainsi que les professionnels de la santé peuvent donc avoir confiance dans les biosimilaires.
Depuis 2019, la Colombie-Britannique, l’Alberta, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et les Territoires du Nord-Ouest ont tous adopté des politiques similaires à celle du Québec et même élargi la portée de celles-ci avec l’entrée sur le marché de nouveaux biosimilaires. Les politiques de transition ont eu des succès importants au Canada et n’ont pas engendré d’effets indésirables significatifs.
Dans le secteur privé, on ne peut passer sous silence que certains régimes ont devancé des provinces dans la mise en place de mécanismes de transition. Greend Shield Canada a annoncé en 2019 que les polices de l’ensemble de ses preneurs de régimes en Colombie-Britannique seraient revues pour inclure la transition vers les biosimilaires. Au Québec, MÉDIC Construction, un des plus gros régimes de la province, a adopté dès 2019 une clause de transition.
Ne présenter la transition vers les biosimilaires que comme un simple choix économique est donc réducteur. Il s’agit d’une décision soutenue par une littérature scientifique étoffée et des expériences terrain concluantes et qui est dans l’intérêt des patients.
La politique du gouvernement du Québec sur la transition vers les médicaments biosimilaires entrera en vigueur le 13 avril prochain. Grâce à celle-ci, le gouvernement du Québec prévoit générer des économies de 100 millions de dollars par année qui pourront être réinvesties dans le système de soins de santé pour entre autres améliorer l’accès des patients aux traitements innovants. Il s’agit d’une avancée importante pour la province qui permettra de contribuer à la pérennité du système de soin de santé.
Biosimilaires Canada salue les assureurs privés qui font le choix de suivre le pas du Québec et des autres provinces et mettent en place des initiatives de transition vers les biosimilaires. Avec des économies offertes de 15 à 50 % du prix des médicaments biologiques d’origine, les patients et les preneurs de régimes privés ont tout à gagner en se tournant vers les biosimilaires.
La transition vers les médicaments biosimilaires est un choix sécuritaire et pérenne qui est appuyé par 85 % des Québécois selon un sondage CROP réalisé en 2021. Travaillons tous ensemble au succès de cette importante initiative tant dans le régime public que dans les régimes privés. C’est un choix responsable pour les Québécois et l’ensemble des Canadiens.
Jim Keon est le président de Biosimilaires Canada