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La Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) a annoncé la semaine dernière une hausse des tarifs du régime public d’assurance médicaments du Québec.

En vigueur depuis le 1er janvier, ces tarifs incluent une hausse de 2,2 % de la prime annuelle maximale que doivent payer les assurés du régime public à Revenu Québec. Celle-ci passe ainsi de 648 $ à 662 $.

La RAMQ explique que cette hausse plus marquée de la prime annuelle permet de limiter l’augmentation de la franchise mensuelle et de réduire le niveau de la coassurance, et ainsi assurer le maintien de l’accès aux médicaments « des personnes assurés parmi les plus vulnérables ». Cette prime est calculée en fonction du revenu du participant.

La franchise mensuelle atteint maintenant 22,25 $, en augmentation de 2,3 %, alors que la coassurance a été réduite de 37 % à 35 % du coût de l’ordonnance. La contribution mensuelle maximale est maintenue à 95,31 $ pour les personnes de 18 à 64 ans et pour celles de 65 ans ou plus ne recevant aucun Supplément de revenu garanti (SRG). Cette contribution est également maintenue à 54,83 $ par mois pour les personnes de 65 ans ou plus recevant un SRG au taux de 1 à 93 %.

La RAMQ révise habituellement les tarifs du régime public d’assurance médicaments le 1er juillet, mais en raison de la pandémie, elle avait choisi l’an dernier de geler la franchise mensuelle et la coassurance, et d’augmenter de façon modeste la prime annuelle.

L’organisme gouvernemental soutient que les pertes d’emplois causées par la crise économique ont engendré un transfert des assurés du secteur privé vers le régime public. La consommation moyenne de médicaments par participant a également augmenté de 3,1 %, le nombre moyen d’ordonnance passant de 75,15 en 2018-2019 à 77,51 en 2019-2020.

La presque totalité des personnes âgées de 65 ans ou plus au Québec est assurée par le régime public, soutient la RAMQ. La proportion de cette clientèle par rapport à la population globale du Québec a augmenté au cours des dernières années. De plus, elle consomme un plus grand nombre de médicaments. La couverture de médicaments de plus en plus coûteux rend également nécessaire l’ajustement de la tarification, ajoute la RAMQ.

Le régime public d’assurance médicaments du Québec couvre 3,7 millions de personnes. De ce nombre, 37 % ne paient aucune prime annuelle et 23 % bénéficient de la gratuité totale des médicaments.

Abolition de certains frais en pharmacie

Autre changement dans l’univers de l’assurance médicaments, le gouvernement du Québec a annoncé en décembre dernier qu’il abolissait les frais de franchise et de coassurance sur les activités cliniques des pharmaciens à partir du 25 janvier prochain. Ces services seront donc offerts gratuitement à tous les participants, qu’ils soient assurés par le régime public ou par un régime privé. Cette annonce ne concerne cependant pas les frais liés à l’exécution d’ordonnances.

De nouveaux pouvoirs avaient été consentis aux pharmaciens plus tôt en 2020, dont ceux de prolonger et ajuster des ordonnances ou même prescrire certains médicaments, mais une contribution financière des citoyens était jusque-là exigée au comptoir.

Les frais incitaient les patients à « solliciter des services équivalents, mais gratuits, auprès de médecins en établissement de soins de santé – dont à l’urgence », soutient l’Association des bannières et des chaînes de pharmacie du Québec.

À partir du 25 janvier, les pharmaciens pourront désormais amorcer des traitements contre certaines maladies comme le zona et l’influenza, en plus de prescrire et interpréter des analyses de laboratoire. Les conditions ont également été assouplies pour la prescription de médicaments pour des affections mineures telles que les infections urinaires.

L’abolition des frais de franchise et de coassurance sur les activités cliniques des pharmaciens représente un investissement annuel de 17 millions de dollars par année pour le gouvernement du Québec.

Avec La Presse canadienne