L’agence fédérale qui réglemente le prix des médicaments brevetés envisage de relancer les consultations sur les subtilités de la réforme du prix des médicaments, longtemps retardée.

Une série de réformes des prix des médicaments étaient en préparation depuis 2016, mais nombre d’entre elles ont fait l’objet de contestations judiciaires et d’autres retards. La seule mesure permettant de survivre à ces défis serait que le Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) compare les prix des médicaments au Canada à ceux d’un plus large éventail de pays.

Après de multiples retards pendant la pandémie, cette réforme a été mise en place en juillet 2022. Mais elle ne pourra être pleinement mise en œuvre ni appliquée que lorsque les lignes directrices qui l’accompagnent seront en place.

L’année dernière, le Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés avait bloqué la mise en œuvre de nouvelles lignes directrices qui régiraient les changements destinés à réduire le coût des médicaments brevetés au Canada.

Le retard visait à donner plus de temps aux groupes industriels pour se préparer à intervenir, ce qui a provoqué une division majeure au sein de l’agence et a abouti à la démission de plusieurs membres du conseil d’administration et du directeur exécutif. Sans aucune directive de mise en œuvre, les réformes elles-mêmes avaient été mises sur la glace pour une période indéterminée.

L’agence a annoncé la semaine dernière qu’elle prévoyait organiser une table ronde en décembre, mais elle n’a pas encore annoncé quand les nouvelles directives pourraient entrer en vigueur.

« Le but de cette phase est de favoriser une conversation productive, où toutes les parties peuvent exprimer leurs opinions et leurs préoccupations », a-t-elle indiqué dans un communiqué de presse.

Troisième rang mondial

Les réformes sont combattues depuis longtemps par l’industrie pharmaceutique, ainsi que par certains groupes de patients, qui craignent que la baisse du coût des médicaments ne dissuade les entreprises de vendre de nouveaux médicaments innovants au Canada.

Le Canada est le troisième pays où les prix des médicaments sont les plus élevés au monde, derrière les États-Unis et la Suisse.

Le porte-parole du NPD en matière de santé, Don Davies, a dénoncé le rôle de l’agence et du gouvernement dans le retardement de la mise en œuvre des réformes au cours des dernières années.

« Les Canadiens ont besoin de prix plus bas pour leurs médicaments d’ordonnance maintenant, a déclaré le député dans un communiqué. Nous continuons de demander au CEPMB de remplir son mandat de protection des intérêts du public. Il aurait fallu attendre longtemps. »

Parallèlement, l’agence a annoncé qu’elle avait pourvu tous les postes de membres du conseil d’administration laissés vacants après les discordes de l’année dernière.