Le lundi est souvent considéré comme la journée la plus déprimante. Et si on combine le premier jour de la semaine au marasme hivernal et à la pandémie, on se retrouve devant un cocktail imbuvable.

La «déprime du lundi» n’est peut-être qu’un simple concept pseudo-scientifique ou un passage humoristique obligé de la série de bandes dessinées Garfield, mais elle témoigne du mal-être qui pèse sur certains Canadiens.

La présidente nationale de l’Association canadienne pour la santé mentale dit que l’une des meilleures recettes pour combattre ce «blues» consiste simplement à se lever les pieds.

«Notre bien-être physique a vraiment un impact sur notre bien-être mental, explique Margaret Eaton. Il existe un lien très bien documenté montrant que l’augmentation de l’activité physique a un impact certain sur notre humeur.»

Il n’existe aucune preuve démontrant que le troisième lundi de l’année est le plus sombre du calendrier, mais Mme Eaton redoute les retombées de la déprime générale, cette année.

Dans un sondage réalisé le printemps dernier auprès de 1800 participants, 84 % des répondants ont dit que leur santé mentale s’était détériorée depuis le début de la pandémie, selon la Commission de la santé mentale du Canada.

Mme Eaton soupçonne que les humeurs ne se sont pas améliorées depuis l’arrivée de la deuxième vague et l’apparition du trouble affectif saisonnier. Selon elles, de nombreux Canadiens sont aux prises avec une puissante confluence de facteurs de stress.

Le temps se refroidit. Les vacances sont terminées et les factures arrivent à échéance. Pendant ce temps, de nombreuses juridictions resserrent les restrictions pour réduire le nombre croissant de cas de COVID-19. Les gens n’ont pu socialiser en toute sécurité avec leurs amis depuis près d’un an.

Se défouler au gym ? Ce n’est pas même pas une option dans de nombreuses régions.

Certaines personnes se livrent également à des «solutions temporaires» comme la bouffe et l’alcool pour se distraire de la pandémie au lieu de se tourner vers des activités qui ont fait véritablement leurs preuves pour revigorer l’esprit.

«Les Canadiens ne se tournent pas vers l’activité physique pour améliorer leur santé mentale, dit Leigh Vanderloo, de l’organisme Participaction. Il semble y avoir un renoncement. Nous savons que cela aide, mais nous ne le faisons pas nécessairement.»

Selon les données recueillies par Participaction, les Canadiens sont plus susceptibles de faire face aux angoisses de la vie en confinement en demeurant devant un écran plutôt qu’en devenant actifs.

Pourtant, la recherche laisse entendre qu’une seule activité physique peut libérer des substances neurochimiques qui améliorent l’humeur, mentionne Mme Vanderloo.

«On n’a pas à s’engager dans une routine d’entraînement intense ou à investir dans un équipement coûteux pour voir les avantages de l’exercice, souligne-t-elle. La clé est de trouver une activité que l’on aime, que ce soit une promenade en plein air ou une brève pause dansante.»

Mme Vanderloo ajoute qu’il est également important de passer quelques minutes à bouger pour chaque heure que l’on reste assis. Elle encourage les employés de bureau à trouver des moyens de bouger pendant la journée de travail, comme faire les cent pas pendant les appels téléphoniques.

La clé est la cohérence, dit Mme Vanderloo. Une routine d’exercices peut offrir une structure indispensable. «Cela peut prendre un peu de tâtonnement, mais il y a certainement une activité pour chacun d’entre nous.»