L’isolement préventif ne doit pas être juste un privilège de politicien, affirme Québec solidaire (QS).

Le parti de gauche réclame 10 jours de congés payés pour les travailleurs devant s’isoler ou ayant des responsabilités familiales pendant la pandémie.

Personne ne devrait avoir à choisir entre la santé publique et la santé financière, a insisté mercredi la co-porte-parole de QS, Manon Massé, en clôture du caucus présessionnel de son parti à Wendake.

« Tout le monde, sans exception, devrait pouvoir s’isoler sans peur de perdre deux semaines de salaire », a-t-elle déclaré.

« C’est facile pour les députés de dire: « Oui, on va se retirer volontairement », mais il y a énormément de nos concitoyens pour qui c’est impossible. »

Mardi, une brochette d’élus se sont placés en isolement préventif de crainte d’avoir attrapé la COVID-19, après avoir été en contact avec la mairesse de Longueuil, Sylvie Parent, qui a appris qu’elle était infectée.

La plupart des travailleurs québécois peuvent difficilement suivre leur exemple, car ils ne disposent que de deux congés de maladie par année, a déploré Mme Massé.

Elle s’est mise dans la peau d’un travailleur d’entrepôt qui aurait été en contact avec une personne infectée: « Je ne peux pas faire du télétravail, j’ai déjà pris mes deux journées de congé à la première vague, qu’est-ce que je fais? Je vais peut-être aller travailler. »

Cette situation met l’ensemble de la société en danger, a-t-elle poursuivi. « Si on ne fait pas tout ce qu’on peut au début pour prévenir la propagation, on se met collectivement, tout le monde, à risque. »

Selon Mme Massé, le gouvernement Legault peut rapidement décréter l’ajout d’une banque de 10 jours de congés d’urgence et aider financièrement les petites entreprises qui le demanderont.

QS n’a pas chiffré cette proposition, estimant qu’il est difficile de prévoir l’évolution de la pandémie et dire exactement combien de Québécois devront se placer en isolement préventif.

Ne pas agir et laisser le virus se propager partout dans la société coûtera bien plus cher, estime cependant la formation politique.