Plusieurs biais médicaux associés au genre datent de la Grèce antique, soutient Eveline Keable, leader stratégique, santé, bien-être et invalidité, solutions d’assurance et d’épargne collectives à iA Groupe financier.
« Encore aujourd’hui, on voit la douleur des femmes et leurs symptômes souvent minimisés et souvent associés à des causes psychologiques », a-t-elle déploré lors de la conférence Régimes collectifs & santé au travail d’Avantages, en octobre dernier. Il en résulte de mauvais diagnostics concernant certaines conditions féminines. « Environ 50 % des femmes ayant subi un infarctus du myocarde présentaient des symptômes qui n’ont pas été reconnus, souligne Eveline Keable. Et 33 % des femmes déclarent se sentir rejetées ou non entendues par leur médecin ou professionnel de la santé. »
Les femmes représentent 48 % de la main-d’œuvre au Canada. « Elles passent 33 % à 50 % de leur vie en période de périménopause, ménopause ou postménopause, ajoute Eveline Keable. Des choix de couverture et des mesures de soutien peuvent être apportés. »
La télémédecine, les comptes mieux-être, les PAE sont parmi les mesures pouvant soutenir les femmes, ainsi qu’une attention particulière au soutien en santé mentale. « On peut également revoir la couverture de médicaments et offrir une couverture pour la fertilité et l’adoption, indique Eveline Keable. Il est important de faire des choix éclairés et de voir les besoins de sa population. »
Plusieurs lacunes sont observées dans les régimes d’avantages sociaux. « Par exemple, 33 % des femmes, contre 17 % des hommes, déclarent que leur régime ne fournit pas une couverture suffisante, mentionne-t-elle. Les deux tiers des femmes souhaitent des avantages spécifiques à la ménopause. »
Les employeurs peuvent également offrir des mesures de soutien pour mieux répondre aux besoins spécifiques des femmes, comme des horaires flexibles selon la condition de santé. « L’Espagne a été un des premiers pays à offrir des congés menstruels », rappelle Eveline Keable. Elle souligne aussi un écart de perception entre 71 % des employeurs qui trouvent que leur milieu de travail est inclusif et 32 % des femmes qui ne se sentent pas à l’aise de parler de leur ménopause.
« Quand on vient diminuer les symptômes et la condition de santé, la productivité est améliorée, et on diminue l’absentéisme et le présentéisme, rappelle Eveline Keable. Les études démontrent aussi une grande reconnaissance envers l’employeur, ce qui influence la motivation et le sentiment d’appartenance. »