Après l’Islande, c’est au tour de l’Espagne d’essayer la semaine de quatre jours durant un immense test dès 2022.

Ce sont 200 entreprises espagnoles volontaires qui vont offrir à leurs employés de travailler 32 heures par semaine, tout en étant payés pour 40 heures, et ce durant trois ans. L’objectif est de favoriser un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, et d’accroître le niveau de bien-être des travailleurs, rapportent Les Échos.

L’Islande avait qualifié de « succès majeur » son test de semaine à quatre jours proposé à 2 500 travailleurs entre 2015 et 2019. Le niveau de bien-être, ainsi que l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, avaient connu une forte augmentation, tandis que les niveaux de services et de productivité s’étaient maintenus.

Le gouvernement espagnol compensera le coût salarial du test pour les entreprises volontaires. La compensation sera totale la première année, puis de 50 % la deuxième année et enfin de 25 % la troisième année. Le gouvernement se défend d’imposer la mesure, et préfère parler de soutien aux entreprises volontaires.

La proposition de l’État espagnol ne fait pas l’unanimité. Son coût de 72 millions de dollars pour les finances publiques soulève des critiques. Des experts craignent les conséquences pour les travailleurs, qui devront assumer en quatre jours la charge de travail qu’ils supportaient sur cinq jours. Maria Jesus Fernández, économiste de l’institut de prévision Funcas, pointe que l’Espagne n’est pas le pays approprié pour une telle expérimentation du fait de son faible niveau de productivité et de la forte part de petites entreprises.

Des entreprises de secteurs dynamiques, comme Openbank, la banque en ligne du groupe Santander, se disent prêtes à se lancer dans l’expérimentation. La marque de vêtements Desigual a consulté ses employés, qui se sont prononcés à 86 % en faveur de la semaine de quatre jours. Leur temps de travail diminuera de 13 %, tandis que leurs salaires seront réduits de 6,5 %.