Camionneur descend de son camion
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La fréquence des troubles musculosquelettiques (TMS) est jusqu’à trois fois plus élevée chez les camionneurs que dans l’ensemble des travailleurs masculins au Québec.

Selon une étude effectuée par Firdaous Sekkay, doctorante en génie industriel à Polytechnique Montréal, 43 % des camionneurs ont souffert d’au moins un TMS au cours d’une année de travail, dont le mal au bas du dos, aux jambes, aux épaules ou dans le cou.

Ce chiffre ne s’élève qu’à 16 % parmi l’ensemble des travailleurs masculins québécois.

La présence de TMS s’avère plus importante chez ceux qui font des livraisons sur de longues distances. Près de trois sur cinq (57 %) ont rapporté avaient rapporté au moins un TMS associé en partie ou entièrement au travail au cours des 12 derniers mois, comparativement à 28 % chez ceux effectuant de courtes distances.

Le manque de sommeil figure comme un facteur de risque de TMS mis au jour par l’étude et qui touche autant les camionneurs sur de longues distances que ceux sur de courtes distances, souligne-t-on dans un communiqué de presse.

Parmi les recommandations pour mieux aider les camionneurs, on suggère de revoir la conception de certains équipements et l’aménagement de l’environnement physique de travail chez les clients, ainsi que de repenser l’organisation du travail pour favoriser la conciliation travail-famille.

« Il faut certes surveiller l’exposition aux facteurs de risque psychosociaux et à ceux liés à une ergonomie déficiente, mais il n’y a pas de solution miracle : les camionneurs doivent aussi faire leurs devoirs en matière de prévention, comme en ne négligeant pas de prendre des pauses nécessaires à la récupération musculosquelettique simplement pour terminer une livraison plus rapidement », conclut Firdaous Sekkay.

Le Canada comptait plus de 200 000 camionneurs en 2010. Au Québec, ils étaient près de 42 000 en 2014. Quelque 123 camionneurs ont participé à l’étude.