Certains adultes qui souffrent d’obésité et qui n’arrivent pas à perdre du poids en respectant un régime hypocalorique pourraient améliorer leur sort en adoptant aussi un programme d’activité physique, ont constaté des chercheurs ontariens.
Cela pourrait permettre de personnaliser encore davantage les stratégies qui sont proposées aux adultes obèses qui souhaitent perdre des kilos.
« C’est très important de comprendre que ce n’est pas tout le monde qui va répondre de la même façon à une intervention, a dit le chercheur Denis Blondin, de la faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. Il y a des gens qui sont très sensibles à l’exercice, il y en a d’autres qui sont très sensibles à un régime d’alimentation, puis il faut vraiment trouver la meilleure stratégie pour la personne. »
Le programme d’exercices, a-t-il précisé, conférait aux femmes « résistantes » un profil plus similaire à celles qui réussissaient à perdre du poids en modifiant leur alimentation.
Les patients dont l’obésité « résiste aux régimes alimentaires » se situent dans la tranche inférieure de 20 % quant à la vitesse de perte de poids en suivant un régime faible en calories.
Les chercheurs ont recueilli les données cliniques issues de plus de 5000 dossiers de patients. Ultimement, 228 dossiers ont été examinés et on a recommandé qu’un sous-groupe de 20 femmes obèses se soumette à un programme d’exercices étroitement supervisé, à savoir un entraînement (tapis roulant, musculation) composé de 18 séances progressives offertes trois fois par semaine pendant six semaines.
Le recours à la bio-informatique et aux approches de l’apprentissage automatique dans l’analyse des muscles squelettiques a démontré que l’exercice améliore le métabolisme de ces muscles et la capacité de perte de poids des individus obèses qui sont réputés résister aux régimes alimentaires.
Les patients en question sont ceux dont l’obésité est difficile à traiter et à qui on a souvent reproché de ne pas respecter les restrictions alimentaires imposées lorsqu’ils n’ont pas perdu de poids.
« On voyait que ces femmes-là, même si elles étaient aussi dédiées à la diète que l’autre cohorte, avaient beaucoup de difficulté à perdre du poids avec un régime, alors qu’avec l’exercice, elles avaient perdu plus de poids que les femmes qui étaient très sensibles au (régime hypocalorique) », a expliqué M. Blondin.
Il ne faut pas conclure, a-t-il ajouté, que les patients qui résistent à une perte de poids avec une modification de l’alimentation ne répondront pas non plus à un programme d’exercices. Au contraire, ils y répondront peut-être aussi bien, voire mieux, que ceux qui réussissent à maigrir avec un régime alimentaire.
Deux adultes canadiens sur trois souffrent d’embonpoint ou d’obésité, selon Statistique Canada.
Les conclusions de cette étude sont publiées par le journal médical eBioMedicine.