Pour garder la forme, vaut mieux être inactif que d’exercer un emploi exigeant physiquement. C’est la conclusion surprenante d’une nouvelle étude australo-danoise.

Publiée dans l’International Journal of Obesity et relayée par La Presse, l’étude a découvert que les personnes actives au travail, mais peu dans leur vie personnelle, courent un risque plus élevé de souffrir d’obésité que celles qui sont inactives autant au travail que dans leurs temps libres.

À partir de données populationnelles danoises, Dorothea Dumuid, épidémiologiste à l’Université d’Australie du Sud et auteure principale de l’étude, a classé les individus en quatre groupes : les fourmis, qui bougent tout le temps, les koalas, qui ne bougent jamais, les chimpanzés, qui sont actifs dans leurs temps libres, mais pas au travail, et les lions, qui sont actifs seulement au travail.

Les résultats? Les lions ont le tour de taille le plus élevé (96 cm), suivis des koalas (94,8 cm), des fourmis (93,3 cm) et enfin des chimpanzés (91,7 cm).

De l’exercice physique néfaste?

L’hypothèse avancée par la chercheuse pour expliquer le fait que les gens toujours inactifs ont un tour de taille inférieur à ceux qui exercent un métier physiquement exigeant est qu’un stress physique prolongé favorise l’inflammation. En effet, les emplois plus manuels exigent souvent des efforts répétitifs prolongés et la manutention de lourdes charges. Ainsi, l’exercice physique stressant effectué dans un contexte de pression sociale ou de compétition pourrait être néfaste.

« Peut-être que le stress du travail joue un rôle, suggère Dorothea Dumuid. Dans nos temps libres, l’exercice se fait parfois dans la nature, avec des amis. Tous les exercices physiques ne sont pas égaux. Si on se met trop de pression, ça peut annuler l’effet bénéfique. »

L’auteure de l’étude précise néanmoins que les données danoises étaient surtout constituées de cols bleus. La prochaine étape serait d’étudier un échantillon contenant davantage de cols blancs pour voir si les résultats seraient similaires, même s’il sera plus difficile de trouver des cols blancs actifs au travail. La chercheuse voudrait aussi suivre d’autres indicateurs comme les risques cardiovasculaires, la dépression et la douleur.

De nombreuses études avaient déjà démontré que les travailleurs qui occupent des postes durs physiquement sont plus à risque de souffrir de maladies cardiovasculaires. Pour compenser leurs journées de travail épuisantes physiquement, ils seraient plus susceptibles de consommer davantage d’alcool, de regarder la télévision plus longtemps et de manger de la nourriture grasse en plus grande quantité.