Augmenter le nombre minimal de semaines de vacances pourrait avoir une incidence positive sur le taux total de présence au travail, observe une nouvelle étude de l’Institut de recherche et d’information socio-économiques (IRIS).

Alors que le gouvernement du Québec planche actuellement sur une réforme des normes du travail, le groupe de recherche estime que le nombre minimum de semaines de vacances devrait passer de deux à trois semaines pour les premières années dans un même emploi et à quatre semaines après cinq ans.

« La prise de vacances permet de réduire l’absentéisme, le stress et le risque de burn-out. L’effet est rapide et significatif, mais limité dans le temps. Il faut donc reprendre régulièrement des vacances afin d’obtenir de meilleurs résultats », souligne affirme Eve-Lyne Couturier, auteure de l’étude et chercheure à l’IRIS.

Des vacances coûteuses, vraiment?

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) s’oppose à la hausse du seuil minimal de vacances en arguant que chaque semaine supplémentaire augmenterait les dépenses de 2,5 G$ pour les employeurs du secteur privé.

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Selon l’IRIS, ce calcul ne tient toutefois pas compte des bénéfices attribuables aux congés et des coûts associés à l’absentéisme.

En effet, on remarque une croissance des absences pour maladie ou pour obligation familiale. Au cours des 20 dernières années, le nombre de jours d’absence au Canada a augmenté de 23,9 % dans le secteur privé et de 37,8 % au public pour se situer respectivement à 8,3 jours et 13,5 jours par année par personne.

Ce nombre élevé d’absences est particulièrement marqué durant les mois de l’année où les gens prennent traditionnellement moins de vacances. Or, les vacances, qui sont des moments prévus et encadrés, sont beaucoup plus faciles à gérer pour les employeurs que les absences imprévues, et sont donc beaucoup moins coûteuses, note l’IRIS.

« Il nous semble logique que l’augmentation des normes minimales de vacances se fasse à l’avantage de tout le monde : des employés qui seraient plus en santé, plus heureux et plus performants, des employeurs qui verraient la productivité de leurs milieux de travail augmenter et auraient plus de facilité à prévoir le travail ainsi que les dépenses liées aux absences », conclut l’IRIS.

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Le Québec, loin d’être un paradis des vacances

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les Québécois ne sont pas plus choyés en matière de vacances annuelles que les travailleurs des autres provinces. Le Québec a les mêmes normes que la Colombie-Britannique, l’Alberta, le Manitoba, le Nunavut, et bientôt l’Ontario. C’est en Saskatchewan que les normes sont les plus généreuses au pays, avec trois semaines obligatoires de la première à la dixième année passée dans la même organisation, et quatre semaines après 10 ans. Avec ses huit congés fériés par année, le Québec se classe derrière la Colombie-Britannique, la Saskatchewan, et les Territoires du Nord-Ouest (10 jours), de même que l’Alberta, le Manitoba, le Nunavut, l’Ontario, le Yukon et les normes fédérales (9 jours).