La violence conjugale a des impacts importants pour les femmes qui en sont victimes, mais également pour leur employeur. C’est pourquoi le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale a lancé une campagne de sensibilisation à l’intention des employeurs et des syndicats québécois.
La campagne Milieux de travail alliés contre la violence conjugale a pour but d’informer les entreprises sur la problématique de la violence conjugale et les encourager à mettre en œuvre des mesures pour soutenir et accompagner les employées qui en sont victimes. « Plus les employeurs et les syndicats seront sensibilisés, plus ils seront capables d’aider les femmes à sortir de leur relation de violence », soutient Chantal Arseneault, présidente du Regroupement.
D’après une étude menée par l’Université Western, une travailleuse canadienne sur trois a déclaré avoir été victime de violence conjugale, et plus de la moitié d’entre elles ont indiqué que cette violence se poursuivait au travail. En effet, entre les messages texte en continu, les courriels incessants et même les intrusions, les femmes victimes de violence conjugale ne sont pas nécessairement à l’abri du harcèlement de leur conjoint ou ex-conjoint sur leur lieu de travail.
Les intervenantes des 43 maisons d’aide et d’hébergement du Regroupement peuvent entre autres donner des formations sur la problématique, faire connaître les services des maisons d’hébergement aux employés et aux employeurs et leur fournir des outils de sensibilisation.
L’organisme invite également les employeurs à mettre en place des mesures de façon autonome. Ceux-ci peuvent notamment créer des postes « d’intervenante auprès des femmes », aménager les postes et les conditions de travail des victimes, si elles le souhaitent, ou mettre en place des mesures de sécurité adaptées si l’employée se sent en danger, notamment le filtrage des appels et une procédure si le conjoint se présente sur le lieu de travail.
Selon une étude réalisée par le Conference Board du Canada en 2015, 71 % des employeurs ont déjà vécu une situation où il s’avérait indispensable de protéger une victime de violence familiale. Ce constat démontre que les employeurs et les syndicats ont un rôle à jouer auprès de leurs employées et qu’ils peuvent faire la différence dans la vie des femmes victimes de violence conjugale, juge le Regroupement.
Les pertes subies par les employeurs canadiens du fait de la violence conjugale se chiffrent à près de 78 M$ par an, selon une estimation du Ministère de la Justice du Canada.