Le bien-être financier des travailleurs canadiens se détériore, sous l’effet de la hausse constante de l’inflation.

Après deux années de pandémie qui ont permis à plusieurs de rehausser leur épargne, l’année 2022 apporte de durs coups au bien-être financier des travailleurs.

La réouverture des bureaux, l’augmentation des dépenses, la hausse des taux d’intérêt et la flambée de l’inflation conduisent à une forte baisse du bien-être financier des travailleurs canadiens, indique un sondage de l’Institut national de la paie.

La grande majorité des travailleurs (85 %) désignent l’inflation comme leur principale préoccupation économique.

Parallèlement, la part des travailleurs qui vivent d’un chèque de paye à l’autre s’est élevé de 26 %, selon la 14e édition de cette enquête.

Au cours de la dernière année, le groupe des travailleurs qui se disent financièrement à l’aise est passé de 46 % à 36 %, tandis que ceux qui se débrouillent et ceux qui sont financièrement stressés sont plus nombreux. De plus, entre ces deux derniers groupes, l’écart s’est creusé au détriment des personnes qui éprouvent le plus de détresse financière.

Le stress financier ne frappe pas seulement les travailleurs recevant les revenus les plus faibles. Une proportion importante des travailleurs financièrement stressés (41 %) gagne un revenu familial annuel supérieur à 100 000$.

Cette statistique ne surprend pas l’Institut national de la paie, qui souligne dans son communiqué que « ce sont les habitudes financières d’épargne, de consommation et d’endettement qui jouent le rôle le plus important dans la santé financière – et chacune de ces habitudes affiche une image plus sombre cette année. »

D’ailleurs, il n’y a jamais eu autant de travailleurs canadiens qui dépensaient plus que leur paie nette (11 %).  Il n’est donc pas surprenant de voir grimper l’endettement. La proportion de travailleurs faisant face à une dette de carte de crédit est passée de 29 % à 42 %.

À l’inverse, un travailleur sur trois (34 %) n’épargne que 1 % à 5 % de sa paie, tandis que 9 % des travailleurs n’épargnent rien du tout.

« Davantage de Canadiens éprouvent des difficultés au sortir de l’économie pandémique. Les données révèlent également que la situation risque de se compliquer encore davantage dans un avenir proche, et ce, pour un plus grand nombre de Canadiens, met en garde Peter Tzanetakis, le président de l’Institut national de la paie. Alors que les habitudes d’épargne et de consommation ainsi que le recours à l’endettement ont toujours été des indicateurs déterminants dans le fait d’appartenir à une grappe ou une autre, ces indicateurs évoluent dans la mauvaise direction. Et avec la hausse des taux d’intérêt ainsi que l’inflation qui persiste, il est probable que cette tendance se maintienne. » 

Le sondage de l’Institut national de la paie a été mené auprès de 3 033 travailleurs canadiens aux mois de juin et juillet derniers.