La santé mentale joue un plus grand rôle que la santé physique dans le niveau de bien-être global des employés, révèle la dernière édition de l’enquête mondiale sur les employés de Morneau Shepell.

« Les Canadiens nous disent que c’est le soutien en matière de santé mentale qui compte le plus pour eux, mais de nombreuses organisations privilégient la rémunération dans leur stratégie de recrutement et de fidélisation, et offrent d’abord du soutien en matière de santé physique, souligne Stephen Liptrap, président et chef de la direction de Morneau Shepell. Ce qui fonctionnait auparavant n’est plus gage de succès. La santé mentale n’est plus un sujet aussi tabou qu’avant, et les employés accordent non seulement la priorité à celle-ci, mais ils s’attendent à ce quel leur employeur en fasse autant. »

Les 8 000 travailleurs interrogés au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni ont indiqué que le soutien de leur employeur en matière de santé mentale influence considérablement leur opinion de leur milieu de travail. Dans chaque pays, près des trois quarts des employés (76 % au Canada, 71 % aux États-Unis et 69 % au Royaume-Uni) affirment que les efforts déployés par leur organisation pour favoriser la santé mentale sont un facteur déterminant dans leur volonté à rester en poste.

Tellement que 77 % des employés canadiens envisageraient de changer d’emploi pour le même salaire si leur nouveau milieu de travail offrait un meilleur soutien en matière de bien-être. Une majorité de répondants (60 %), seraient même prêts à accepter un salaire moindre en échange d’un meilleur soutien en matière de bien-être personnel.

Le soutien des employeurs est d’autant plus important pour les employés que le milieu de travail demeure l’un des principaux agents stressants dans leur vie. Près de la moitié (45 %) des employés ont indiqué que les exigences psychologiques associées à leur emploi actuel ont augmenté au cours des 18 à 24 derniers mois, allant de la concentration et à la résolution de problème en passant par le besoin de créativité et d’adaptation au changement. En revanche, un très petit nombre (4 %) d’employés ont indiqué que leurs exigences psychologiques s’étaient atténuées pendant la même période.

Le stress lié au travail s’accompagne souvent de stress financier. Ainsi, 42 % des employés ont indiqué qu’ils croient avoir davantage de difficultés financières que d’autres personnes ayant le même revenu. La conséquence, c’est que ces 36 % de ces employés estiment être moins productifs au travail, et 24 % disent être moins assidus.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le niveau de revenu n’est que très peu corrélé au niveau de stress financier. En outre, 51 % des employés qui indiquent ressentir un stress financier seraient prêts à accepter un poste moins payant en échange d’un meilleur soutien en matière de santé mentale, ce qui en dit très long sur l’importance qu’accorde les employés à l’aide offerte par leur employeur.

Les thérapies avant les médicaments

Lorsqu’on leur demande de quel type de soutien ils aimeraient bénéficier pour traiter l’anxiété ou la dépression causées par l’accumulation d’agents stressants, plus de la moitié (53 %) des répondants ont cité la thérapie par la parole. Les employés sont aussi intéressés par les programmes numériques de pleine conscience ou de méditation (43 %) et de développement des habiletés ou de thérapie cognitivo-comportementale (38 %). En comparaison, un employé sur trois (39 %) a indiqué qu’il serait prêt à prendre des médicaments sur ordonnance.

Les saines relations entre collègues font aussi partie de la solution. Parmi les répondants qui se disent en excellente santé mentale, seul un petit nombre (11 %) ont signalé un sentiment d’isolement au travail. Pour les employés se disant en très mauvaise ou extrêmement mauvaise santé mentale, près de la moitié (47 %) ont déclaré se sentir très isolés au travail. Ces travailleurs ne se sentent pas à leur place dans l’organisation, et ne peuvent pas compter sur des amis, du soutien ou de l’aide.

Les employés sondés soulignent d’ailleurs que le respect, la collaboration et la valorisation sont essentiels au sentiment d’appartenance. Le quart des répondants n’éprouvent aucun sentiment d’appartenance à leur milieu de travail, majoritairement à cause des relations négatives ou inexistantes avec leurs collègues.

« Il incombe aux organisations de fournir de la formation qui encourage la collaboration et inspire les employés à se traiter l’un l’autre avec gentillesse et respect, affirme Paula Allen, première vice-présidente, Recherche, analytique et innovation chez Morneau Shepell. Promouvoir le soutien par les pairs est l’un des investissements les plus importants qu’une organisation puisse consentir et, au-delà du fait que cela améliore le quotidien des employés, c’est une excellente stratégie pour obtenir de meilleurs résultats financiers. »

L’enquête révèle également que la diversité et l’inclusion sont des éléments cruciaux du sentiment d’appartenance au milieu de travail. Au Canada, les employeurs se débrouillent bien sur le plan des groupes d’âge, du genre, de la race et de l’ethnicité, mais ont encore du chemin à faire en ce qui concerne la religion, l’orientation sexuelle, les capacités et les incapacités.