Les mesures de confinement, les licenciements, les pertes de revenus et les craintes de contracter la COVID-19 continuent de plomber la santé mentale des employés canadiens et d’augmenter fortement leur niveau de stress, selon un rapport de Morneau Shepell.

La firme a développé un score qui mesure la variation du stress mental au fil des mois. Comparativement à un score de référence de 50, qui indique qu’il n’y a eu aucune variation par rapport au mois précédent, le score de variation du stress mental a augmenté pour s’établir à 74,7 dans l’ensemble du pays. La situation est toutefois un peu meilleure au Québec, où le score est plutôt de 72,1.

Même si cette hausse demeure très importante, elle est la plus faible de toutes les provinces canadiennes. À titre comparatif, le score de stress mental a atteint 82,1 à Terre-Neuve-et-Labrador, 77,5 en Alberta, 77,4 au Manitoba, 76,6 dans les Maritimes, 75,3 en Saskatchewan, 74,7 en Colombie-Britannique et 75,5 en Ontario.

Selon Morneau Shepell, le score actuel indique que plus de la moitié de la population éprouve davantage de stress mental comparativement au moins précédent.

L’augmentation du niveau de stress mental est plus grande chez les femmes que chez les hommes, particulièrement chez celles qui ont deux enfants ou plus. Les ménages jouissant d’un revenu plus élevé ont vu leur stress augmenter davantage que les ménages à plus faible revenu.

Des impacts à plus ou moins long terme

Une grande majorité des participants au sondage (80 %) indique que la pandémie de COVID-19 a une incidence négative sur leur santé mentale. Environ la moitié de tous les participants (49 %) croit que même s’ils en ressentent les répercussions, ils se disent également capables de tenir le coup; 32 % signalent qu’ils sont plus inquiets, et 16 % indiquent que la pandémie a une incidence très négative ou qu’ils sont en crise.

Globalement, plus la personne est jeune, plus le niveau d’incidence négative résultant de la pandémie de COVID-19 est élevé. Les personnes ayant des enfants sont plus susceptibles d’avoir subi cette incidence négative que celles qui n’en ont pas.

Par ailleurs, 96,2 % des répondants indiquent avoir vécu certaines perturbations dans leur vie personnelle en raison de la pandémie de COVID-19.  À ce point, la plus grande proportion de répondants (23 %) croit que les perturbations qu’ils ont connues disparaîtront d’ici le mois de juin 2020; 21 % croient qu’elles disparaîtront avant; 37 % croient qu’elles disparaîtront soit en juillet, en août ou en septembre; et 10 % croient que ces perturbations ne disparaîtront qu’en 2021. Les personnes croyant que les perturbations causées par la pandémie dans leur vie personnelle se prolongeront sont plus susceptibles de voir leur santé mentale décliner en raison de la pandémie.

« Alors que le Canada approche du sommet dans le nombre de cas confirmés de COVID-19, nous sommes à un moment charnière où il faut traiter l’anxiété que les gens ressentent en raison des répercussions du virus sur leur vie quotidienne, souligne Paula Allen, première vice-présidente, Recherche, analytique et innovation chez Morneau Shepell. Le moment est venu d’intervenir au moyen de programmes de soutien, par exemple le programme de thérapie cognitivo-comportementale sur Internet que le gouvernement du Manitoba a mis à la disposition de ses citoyens. Ce type de soutien peut contribuer à empêcher que les problèmes de santé mentale se transforment en crise majeure. »