L’époque des dirigeants d’entreprise froids et autoritaires est, semble-t-il, bien révolue. Aujourd’hui, les employés ont besoin de leadership empathique pour se sentir engagés dans leur emploi.

La très grande majorité des travailleurs canadiens (89 %) estiment en effet que les gestionnaires et les dirigeants faisant preuve d’empathie contribuent à la hausse de leur niveau de satisfaction au travail, selon un sondage d’EY mené dans le cadre de la Semaine de la santé mentale.

Dans le même ordre d’idées, 87 % des répondants sont d’avis que les leaders qui font preuve d’empathie véritable peuvent avoir une influence positive sur la santé mentale et sur le bien-être général des employés. Plus des trois quarts des répondants mentionnent être plus productifs, efficaces et créatifs lorsqu’ils ressentent de l’empathie mutuelle.

À contrario, 39 % des employés qui ne se sentent pas mobilisés au travail affirment que la priorité n’est pas donnée à leur bien-être. D’ailleurs, plus de la moitié des répondants (55 %) affirment avoir déjà quitté un emploi parce que l’employeur n’accordait pas d’importance à leur bien-être. Cette proportion est encore plus élevée chez les travailleurs de la génération Z (65 %). Environ le tiers des travailleurs (31 %) jugent par ailleurs que leur organisation ne se concentre pas suffisamment sur la création d’un sentiment d’appartenance.

Des efforts sincères ou rien

Les organisations qui souhaitent démontrer un style de gestion plus bienveillant doivent toutefois s’assurer d’être sincères dans leurs démarches, car les employés sentent rapidement quand les efforts servent d’abord et avant tout à améliorer l’image de l’entreprise. D’ailleurs, près de la moitié des employés (46 %) jugent que les efforts déployés par leur employeur pour faire preuve d’empathie à leur égard ne sont pas sincères, les hommes (50 %) étant plus enclins à être de cet avis que les femmes (42 %).

« Pour apporter des changements significatifs, les organisations doivent adopter une approche centrée sur l’humain dans le cadre d’un leadership empathique, explique Andrea Wolfson, associée, services consultatifs, gens à EY Canada. Et ce n’est pas tout. L’empathie en tant que style de gestion doit être récompensée, et ce, à tous les échelons, dans la même optique que la productivité et la rentabilité doivent être prises en compte pour créer une incidence durable. »

Les Canadiens réclament un système de santé mentale universel

Signe que le soutien offert par les employeurs en matière de mentale est peut-être insuffisant, 87 % des Canadiens souhaitent une universalité des soins de santé mentale au pays, ce qui se traduirait par des services accessibles, gratuits, financés publiquement et uniformes.

L’enquête, menée par l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM), révèle aussi que plus du tiers des 35 % de personnes ayant présenté un problème de santé mentale au cours de la dernière année n’ont pas eu recours à de l’aide. Les deux principales raisons évoquées sont les coûts prohibitifs et la difficulté de savoir où aller.

« Au même titre que la santé physique, la santé mentale est importante pour vivre sa vie pleinement. C’est pourquoi les services de santé mentale devraient être entièrement couverts », soutient Margaret Eaton, cheffe de la direction nationale de l’ACSM.