Craignant de perdre leur emploi, les travailleurs sont moins enclins à parler de leurs problèmes de santé mentale à leur employeur depuis le début de la pandémie de COVID-19, révèle une étude britannique.

Paradoxalement, la crainte d’être licencié est l’un des principaux facteurs ayant contribué à la forte hausse de l’anxiété chez les employés depuis le mois de mars.

L’étude menée par le Entreprise Research Centre souligne également que le travail à distance, en plus de faire grimper le sentiment d’isolement, contribue à éloigner les travailleurs de leur employeur et de leurs collègues. Dans un tel contexte, les employés ont moins d’opportunités pour s’ouvrir sur leurs problèmes de santé mentale, ou encore d’observer des changements de comportements chez leurs collègues.

La pandémie aurait également contribué à diviser plus que jamais les employés au sein des entreprises. Le rapport indique qu’il existe aujourd’hui énormément de ressentiment, voire de jalousie, entre les employés qui ont été mis à pied, ceux qui sont en télétravail et ceux qui n’ont jamais cessé de se rendre sur leur lieu de travail.

Les jeunes, les personnes handicapées et les parents de jeunes enfants sont particulièrement touchés par ces différentes problématiques.

« Il n’y a jamais eu une période plus critique pour s’attaquer à la santé mentale au travail. Étant donné le stress auquel beaucoup de personnes ont été confrontées au cours des six derniers mois, il est très préoccupant de constater que le personnel semble plus réticent à discuter de ses problèmes de santé mentale, note Maria Wishart, chercheuse au Entreprise Research Centre et coauteure du rapport. Il est essentiel que les entreprises rassurent leurs employés en les invitant à parler ouvertement de leur santé mentale sans être jugés. Elles doivent également s’engager auprès de leurs travailleurs et les orienter vers les services de soutien disponibles. »