Le sentiment d’inutilité ne vient pas du métier exercé, mais elle est liée au manque de respect et d’encouragements.

Un nombre important de personnes considèrent que leur emploi n’est pas utile. Pourtant, il n’y a pas de métier fondamentalement inutile. C’est ce qui ressort d’une étude de chercheurs des universités britanniques de Cambridge et de Birmingham, portant sur la théorie des emplois inutiles (bullshit jobs), émise par l’anthropologue américain David Graeber.

Graeber affirmait qu’une majorité de travailleurs occupant ces emplois les considèrent eux-mêmes comme étant inutiles.

D’après les chercheurs britanniques, cette théorie ne repose sur aucune donnée empirique fiable. Cependant, ils ont constaté que la perception d’inutilité est avant tout liée au niveau de bien-être psychologique des travailleurs, rapporte Work Place Insight.

Au Royaume-Uni, en 2015, les travailleurs qui estimaient que leur travail n’était pas utile obtenaient un score nettement plus bas à l’indice de bien-être de l’Organisation mondiale de la santé que ceux qui estimaient faire un travail utile (une moyenne de 49,3 contre 64,5). L’écart est similaire dans les autres pays de l’Union européenne.

Ce lien provient du fait que les personnes qui se sentent respectées et encouragées par la direction sont moins susceptibles de déclarer que leur travail est inutile. À l’inverse, quand les employés sont confrontés à un manque de respect, un soutien inefficace ou un retour insuffisant sur leur travail, ils sont moins susceptibles de percevoir leur travail comme utile.

Les employés qui considèrent leur travail comme utiles ont tendance à être capables d’utiliser leurs propres idées au travail. Ceux qui estiment avoir suffisamment de temps pour réaliser leur travail ont la même perception. D’autres facteurs sont corrélés au sentiment d’utilité, comme le soutien des responsables et des collègues, de même que la possibilité d’influencer les décisions importantes d’une organisation.