Vue panoramique de la vieille ville de Stockholm en Suède
123RF

Malgré l’image internationale des pays scandinaves comme paradis du mieux-être et de l’équilibre travail-famille, le burnout est un phénomène de plus en plus prévalent en Suède, notamment chez les jeunes travailleurs.

Les maladies liées au stress chronique étaient la principale raison d’absence l’année dernière et représentaient plus de 20 % des cas de réclamations auprès de l’Agence suédoise d’assurance sociale, rapporte la BBC.

Chez les travailleurs âgés de 25 à 29 ans, le nombre de cas a crû de 114 % depuis 2013.

Même si le phénomène s’observe chez l’ensemble de la population, les femmes sont plus susceptibles de s’absenter pour épuisement car elles ont toujours tendance à assumer plus de responsabilité à la maison, et ce, qu’elles aient ou non des enfants.

Une des raisons derrière cette hausse pourrait être le fait que la Suède a établi tôt un diagnostic pour le burnout, ce qui a créé une ouverture à aborder et accepter la problématique.

« Auparavant, les gens pensaient que c’était une sorte de charabia… mais les débats sur la santé mentale et l’épuisement professionnel sont de plus en plus fréquents, ce qui augmente aussi, bien sûr, la tendance à demander de l’aide et à en parler », explique Selene Cortes, une porte-parole de Mind, un organisme de bienfaisance en santé mentale.

Il y a aussi un système public qui couvre environ 80 % du salaire jusqu’à concurrence de 774 couronnes suédoises (106 $) par jour pour les absences liées à l’épuisement. Il existe ainsi une base de données des personnes qui en souffrent.

Et si le problème était la vie privée?

Pia Webb, une formatrice en carrières et mentor, note que les Suédois « ont du mal à ne rien faire » et souligne la pression sociale d’investir dans sa santé physique, d’être occupé et d’avoir une apparence irréprochable.

Les Suédois se trouvent, par exemple, parmi les Européens qui passent le plus de temps dans les centres de conditionnement.

Le fait qu’on n’accorde pas assez de temps à la détente serait en effet un élément majeur derrière le burnout clinique, note la professeure Marie Åsberg. Le cerveau ne fait pas la différence entre l’emploi et la planification d’activités personnelles, un hobby compétitif et le fait se coucher tard pour s’assurer que ses comptes de réseaux sociaux sont à jour.

Les personnes qui « frappent le mur » ne dorment souvent pas assez et veulent montrer combien ils sont bons et, donc, ont tendance à dépasser les limites de leurs capacités.

« Je suppose que le cerveau se fiche que tu sois payé pour ça, ou pas », dit-elle.