Les organisations et les travailleurs saluent les bénéfices apportés par le télétravail. Mais ils ne sont pas d’accord sur l’avenir de ce mode de travail, pointe le sondage annuel Benefits Canada sur les soins de santé.
À entendre les participants des régimes de soins de santé, le travail à domicile est un franc succès.
Les trois-quarts (72 %) des participants se disent extrêmement ou très satisfaits de travailler à domicile, quand ils le font. Ce constat vaut pour eux-même, puisque 80 % disent avoir une excellente ou une très bonne santé mentale quand ils sont en télétravail, mais aussi pour leurs employeurs puisque 89 % se sentent plus productifs lors des séances de travail à la maison.
On retrouve des proportions similaires de participants qui témoignent être en excellente ou en très bonne santé globale (79 %), être satisfaits de leur emploi (75 %), et bénéficier d’une culture du mieux-être au travail (74 %).
Ces points de vue ne sont pas partagés par les promoteurs. Ils ne sont que 38 % à considérer que les employés sont plus productifs quand ils travaillent depuis leur résidence. Cela reste une augmentation comparativement à l’année précédente (31 %). Et un tiers des employeurs (32 %) affirment que leur main d’oeuvre est plus productive sur le lieu de travail, ce qui est en net recul par rapport à l’an dernier (45 %).
Malgré cette évolution, une grande majorité des promoteurs prévoient de ne pas laisser leurs employés travailler depuis chez eux. Seuls 61 % des organisations comptent laisser tous leurs employés travailler à distance ou en mode hybride, alors que 35 % prévoient un retour au milieu de travail d’avant la pandémie ou à un environnement hybride. Cela constitue un écart avec les souhaits des employés, puisque les trois-quarts d’entre eux (72 %) préfèreraient que tous les employés travaillent à distance.
Au final, les participants aimeraient en moyenne passer 65 % de leur temps de travail à domicile, alors que les promoteurs envisagent de se limiter à 56 % du temps travaillé. Les souhaits des participants semblent correspondre à leur pratique actuelle. Au cours de la dernière année, les participants ont passé 67 % de leur temps de travail chez eux, soit le même niveau qu’en 2021 (68 %). Cela signifie que les employeurs s’apprêtent à réclamer un retour plus fréquent sur le lieu de travail.
Mais l’expression de cette volonté ne sera pas aisée. Les deux tiers (68 %) des promoteurs disent craindre les répercussions sur le recrutement et le maintien en poste si ils doivent obliger leurs employés à retourner sur le lieu de travail. Ils n’étaient que 52 % à entretenir de telles craintes l’an passé. Au Québec, cette crainte est considérable: elle est partagée par 86 % des employeurs.