Les retraités canadiens décaissent de plus en plus tard l’argent de leurs régimes d’épargne-retraite, observe un expert.

Bien que les retraités canadiens comprennent bien le risque de longévité, beaucoup d’entre eux retirent moins d’argent de leurs régimes d’épargne-retraite au cours des dernières années, selon Dave Jones, vice-président principal, Services de retraite collectifs, à la Financière Sun Life.

« Si l’on remonte seulement quelques années en arrière, jusqu’en 2022, les gens sont passés d’un retrait supérieur au minimum à un retrait correspondant au minimum entre 80 et 84 ans. Mais en trois ans, nous avons vu cette fenêtre [de retrait minimum] se réduire à 70-74 ans, ce qui signifie que davantage de personnes choisissent de retirer moins tôt. »

« Les gens commencent à réfléchir à leur avenir et à la façon dont ils veulent vivre, et ils se rendent compte qu’ils ont plus d’années devant eux qu’ils ne le pensaient auparavant. »

Dave Jones cite une récente enquête de l’Institut canadien des actuaires (ICA) qui a révélé que les Canadiens âgés de 50 ans s’attendent, en moyenne, à vivre 82,9 ans, soulignant que l’ICA prévoit une espérance de vie moyenne comprise entre 84 et 87 ans. « Ils ont une idée raisonnable de leur longévité, mais ils la sous-estiment en réalité de deux à quatre ans. »

Des facteurs tels que le report ou l’échelonnement de la retraite jouent un rôle dans cette évolution, tout comme l’incertitude récente qui règne sur les marchés financiers mondiaux. Un rapport publié en juillet par Sun Life a révélé qu’au premier trimestre 2025, les membres ont retiré leur argent des fonds d’actions américains à un rythme jamais vu depuis le début de la pandémie de coronavirus.

« Certaines personnes modifient leur mode de vie à la retraite, cherchent un but et souhaitent rester actives plus longtemps, tandis que d’autres cherchent simplement à épargner davantage, peut-être parce qu’elles ont perdu leur emploi de manière inattendue, qu’elles doivent subvenir aux besoins d’un aidant ou qu’elles ont subi des pertes financières imprévues. »

En plus de simplifier le processus de décumulation, les promoteurs de régimes peuvent aider les retraités en les impliquant dans le processus d’accumulation, notamment en leur fournissant des conseils sur l’ensemble de leur épargne-retraite, explique-t-il.

En effet, un rapport publié en 2024 par Sun Life a révélé que les membres qui sont actifs sur le plan numérique ont un solde moyen 230 % plus élevé que ceux qui ne le sont pas (123 800 $ contre 51 800 $). Il souligne également que ces participants cotisent en moyenne 61 % de plus que ceux qui ne sont pas en ligne (8 700 $ contre 3 400 $) et sont deux fois plus susceptibles de maximiser la contribution de leur employeur.

« Nous savons qu’il est difficile de transformer son épargne en revenu, mais lorsque les gens ont confiance en leur régime de retraite, ils profitent mieux de leur retraite », conclut M. Jones.

Ce texte a été publié initialement sur Benefits Canada.