Les absences pour invalidité coûtent cher aux entreprises, mais peu d’entre elles prennent des moyens concrets pour réduire ces coûts, selon les résultats d’un sondage publiés par la société Hewitt.

Des employeurs de partout à travers le Canada ont participé au sondage en ligne. Au total, 57 organisations ont répondu au questionnaire, représentant quelque 286 000 employés. Les organisations participantes comptent en moyenne un peu plus de 5 000 employés.

Les absences professionnelles
Dans un premier temps, l’enquête montre, qu’en moyenne, 1,36 employé sur 100 avait touché des indemnités pour une lésion professionnelle en 2006, soit à cause d’un accident ou d’une maladie. Les maux de dos représentent la blessure la plus fréquente avec 46 % des cas d’indemnisation.

Pour chaque accident de travail, le nombre moyen de jours d’absence se situe à 25,75. On calcule que le coût direct par employé est de 393,80 $, alors que le coût indirect est estimé à 456,98 $.

Les coûts directs et indirects liés aux absences professionnelles(CSST)d’une organisation comptant 1 000 employés pourraient donc s’élever à environ 850 000 $ par année.

Les absences pour invalidité de courte durée
En ce qui concerne les absences pour invalidité non professionnelle de courte durée, on distingue les employés syndiqués et ceux non syndiqués. Les syndiqués s’absentent 8,22 jours en moyenne, comparativement à quatre jours pour les non-syndiqués avant de tomber en invalidité. Les syndiqués manquent un peu plus de 22 jours en moyenne par incident, par rapport à 27 jours pour les non syndiqués.

En termes de dollars, le coût direct moyen par employé se situe à 1 008 $ pour les employés syndiqués versus 810 $ pour les employés non syndiqués. Ce montant grimpe à 1 216 $ et 1 488 $ respectivement si on tient compte des coûts indirects. Les troubles mentaux/nerveux viennent au premier rang des raisons d’invalidité de courte durée avec 25 % des cas chez les non syndiqués.

Les coûts directs et indirects liés aux congés d’invalidité de courte durée d’une organisation comptant 500 employés syndiqués et 500 employés non syndiqués pourraient donc s’élever à environ 1,11 million $ (syndiqués)et 1,15 million $(non syndiqués), ce qui revient à 2,26 millions $ par année, une somme considérable.

Le sondage révèle également qu’il demeure assez difficile de recueillir des données précises sur les absences précédant les invalidités de longue durée. Ceci s’explique notamment du fait qu’un employé malade pour un jour ou deux n’a pas toujours à consigner l’absence dans une base de données centralisée.

Les congés d’invalidité de longue durée
Les congés d’invalidité de longue durée, non professionnelle sont moins coûteux et heureusement moins fréquent. Le coût moyen de l’assurance invalidité de longue durée est de 513 $ par employé syndiqué et de 526 $ par employé non syndiqué.

Les blessures muscolosquelettiques(41 %)constituent la principale cause des congés d’invalidité de longue durée pour les employés syndiqués, suivis des troubles mentaux/nerveux(28 %), alors que chez les employés non syndiqués les troubles mentaux/nerveux(39 %)sont les plus fréquents. Notons, par ailleurs, que les cas de cancer représentent 18 % des invalidités de longue durée.

Les coûts directs et indirects liés aux congés d’invalidité de longue durée d’une organisation employant 500 employés syndiqués et autant d’employés non syndiqués pourraient s’élever à 256 500 $(employés syndiqués)et 263 000 $(employés non syndiqués)annuellement, soit environ 520 000 $ par année.

C’est donc dire que les coûts totaux liés aux absences pour invalidité d’une organisation de 1 000 employés(divisé également entre employés syndiqués et non syndiqués)pourraient s’élever à près 3, 7 millions de dollars pour une même année.

Autre fait intéressant, les organisations ne semblent pas consulter ou colliger en un endroit centralisé des données sur les absences pour invalidité provenant de leurs fournisseurs de services, comme la CSST ou leur assureur. Parmi celles qui sont en mesure de recueillir les données, 84 % d’entre elles utilisent les données à des fins stratégiques. Les autres s’en servent à des fins de gestion quotidienne des cas uniquement.

Les programmes de mieux-être
L’enquête a aussi cherché à en savoir davantage sur l’incidence des programmes de mieux-être sur les cas d’invalidité. On apprend que les programmes de mieux-être et de gestion des absences pour invalidité ne sont pas exploités à fond. On remarque notamment une capacité relativement limitée à mesurer le rendement de l’investissement des ressources internes et externes dédiées à ces programmes.

Pas moins de 81 % des répondants estiment que l’élaboration de programmes de gestion des absences pour invalidité relève des ressources humaines. Par ailleurs, les trois quarts des répondants ont un programme officiel de gestion des absences pour invalidité.

Enfin, 70 % des répondants ont indiqué avoir déjà payé pour des services d’intervention hâtive, soit 83 % pour une évaluation médicale indépendante et 60 % pour une évaluation en réadaption. Dernier point intéressant, 40 % des répondants ont indiqué avoir une politique de retour au travail officielle pour leurs employés en invalidité, indiquant que de plus en plus les employeurs continuent de supporter leurs employés même lorsqu’ils reviennent au travail.