Le Conference Board of Canada, en collaboration avec la société Watson Wyatt, vient de publier les résultats de sa troisième enquête sur les régimes de retraite. Les résultats de l’enquête montrent que les vice-présidents en finance et en ressources humaines sont très inquiets de la situation précaire des régimes de retraite.

De plus en plus de vice-présidents ou de directeurs en finance croient qu’il existe actuellement une crise majeure des régimes de retraite à prestations déterminées au Canada. Pas moins de 80 % d’entre eux pensent que la crise est répandue, un bond de 21 %, par rapport aux résultats de 2005. D’autre part, 61 % d’entre eux estiment que le problème est très sérieux et qu’il persistera encore plusieurs années, une hausse marquée par rapport aux résultats de 2005(43 %)et de 2004(20 %).

Les vice-présidents en ressources humaines, quant à eux, partagent les opinions de leurs collègues en finance sur l’existence d’une crise des régimes de retraite canadiens. Les deux tiers d’entre eux estiment que le problème est important et qu’il persistera longtemps.

Par ailleurs, appelés à identifier les deux plus importants défis liés à la gestion financière et à la gouvernance de leur régime de retraite à prestations déterminées, les répondants ont déclaré que la volatilité ainsi que la solvabilité représentaient les deux enjeux les plus inquiétants.

Les répondants ont également affirmé que le financement et l’asymétrie entre le partage des déficits et des surplus constituaient les deux plus grandes menaces au maintien des régimes de retraite à prestations déterminées.

De plus, 41 % des répondants ont indiqué qu’ils offrent toujours une forme quelconque de régimes à prestations déterminées à leurs employés. Cependant, les répondants ont dit qu’ils avaient effectué au moins un des changements suivants dans les 24 derniers mois, ou qu’ils envisageaient le faire dans les 12 prochains mois :
– Réduire(mais pas éliminer)le taux d’accroisement des prestations de retraite normal(26 %)
– Réduire les prestations de retraite anticipée(27 %)
– Réduire ou éliminer d’autres avantages, tels que l’indexation garantie des prestations(39 %)
– Augmenter les cotisations des employés(50 %)
– Éliminer les cotisations des employés(5 %)

Il ne semble pas avoir par contre de corrélation entre ces changements aux régimes de retraite et la présence de déficit de solvabilité dans la majorité des régimes. D’autre part, les coupures de prestations ou de certains avantages sont remarquées dans tous les secteurs d’activité.

Les vice-présidents en ressources humaines émettent néanmoins certaines inquiétures quant à leur capacité d’attirer et de retenir des travailleurs hautement qualifiés à long terme grâce aux régimes de retraite.

Selon eux, la crise actuelle des régimes de retraite à prestations déterminées pourrait éventuellement affecter l’attraction et la rétention des talents de niveau supérieur. Avec le vieillissement de la population active et la pénurie de travailleurs hautement qualifiés, les employeurs devront se questionner sérieusement à savoir s’ils désirent maintenir leurs régimes de retraite à prestations déterminées.