
Les promoteurs de régimes d’assurances maladie devraient pouvoir souffler un peu cette année. Dans un nouveau rapport, Aon Hewitt estime que l’augmentation moyenne de leur coût baissera légèrement à l’échelle mondiale en 2015, même si elle continuera de dépasser considérablement les niveaux de l’inflation générale.
Les frais médicaux devraient augmenter de 10,15 % avant les modifications à la structure du régime et les négociations avec les fournisseurs, soit 6 % de plus que le taux d’inflation. En 2014, la tendance moyenne mondiale était de 10,34 %. Les régions de l’Asie-Pacifique, de l’Europe et de l’Amérique latine devraient cependant connaître une légère hausse des taux en 2015. En Amérique du Nord, la tendance à la baisse est plus marquée : Aon Hewitt estime le taux d’augmentation à 6,5 %, soit 2 % de moins qu’en 2014.
« Trois facteurs fondamentaux sous-tendent la tendance actuelle bien établie en matière des augmentations importantes des coûts des régimes d’assurance maladie privés pour les multinationales, à savoir l’utilisation grandissante des régimes médicaux privés – surtout dans les marchés émergents –, le vieillissement de la population mondiale et une plus grande incidence des maladies chroniques dans la population active, a affirmé Wil Gaitan, vice-président principal, Avantages sociaux mondiaux chez Aon Hewitt, qui ajoute que l’absentéisme causé par ces facteurs engendre des pertes encore plus importantes sur le plan de la production et sape la productivité des employés.
Augmentation moindre au Canada
Au Canada, le coût des demandes de soins de santé a augmenté de moins de 3 % durant les deux dernières années après une hausse de 8 % dans le milieu des années 2000. Cette réduction est, dans une large mesure, attribuable à la baisse de l’inflation des prix des médicaments, vu les modifications législatives visant à réduire le coût total des demandes de règlement des médicaments apportées par les provinces et territoires canadiens et l’expiration du brevet de certains médicaments de marque bien connus. Les demandes portant sur des soins autres que les médicaments, comme les services paramédicaux, représentent le segment qui croît le plus rapidement au Canada, les taux d’inflation s’approchant de 8 %. L’autre facteur contribuant à la baisse de l’inflation est l’introduction par les régimes de mesures de compression des frais, ce qui a contribué à atténuer l’augmentation des coûts.
« Au Canada, bien que la tendance de l’inflation soit à la baisse, les organisations doivent prendre les devants en matière de saine gestion de leur régime afin d’être préparées aux changements touchant les soins de santé et l’assurance collective. Le Canada n’est pas insensible aux facteurs mondiaux. En effet, la demande croissante de services, la population vieillissante, le mode de vie malsain et les changements apportés aux régimes d’État menacent tous les coûts futurs des régimes », a déclaré M. Shawn O’Brien, chef national, Analytique décisionnelle chez Aon Hewitt Canada.
Problèmes cardiovasculaires en tête
Le rapport révèle que les problèmes cardiovasculaires (76 %), le cancer (60 %) et le diabète (48 %) sont les facteurs prédominants sous-tendant les demandes de règlement des soins de santé dans le monde entier. Le Canada affiche pour sa part une prévalence supérieure à la moyenne mondiale en ce qui concerne les demandes liées aux problèmes de santé mentale.
Au nombre des facteurs de risque à l’échelle mondiale qui devraient faire augmenter les demandes de règlement futures, et contribuer ainsi aux mauvais résultats menant à une forte inflation médicale, figurent l’hypertension artérielle (60 %), la mauvaise gestion du stress (52 %) et l’hypercholestérolémie (48 %). L’Asie-Pacifique et l’Europe ont aussi cité la mauvaise gestion du stress comme facteur de risque mondial, tandis que le Canada et l’Amérique latine étaient particulièrement touchés par l’obésité.
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