La discussion sur le télétravail s’articule souvent autour des éléments positifs en matière d’équilibre travail-famille. Mais elle a tendance à sous-estimer les conséquences néfastes quant à l’isolement des travailleurs et la cohésion de l’équipe, rapporte le Boston Globe.
Entre 2005 et 2017, le nombre d’employés américains qui font du télétravail au moins la moitié du temps aurait crû de 159 %, grâce aux améliorations technologiques ainsi qu’en réponse à une pénurie d’employés.
Il y a bien sûr des économies quant aux espaces de travail et des avantages pour les travailleurs qui passent moins de temps dans le trafic.
Laurel Ferrer, fondatrice de la Remote Work Association, souligne, par contre, que les gestionnaires doivent comprendre que le télétravail « n’a pas que du positif ».
L’isolement serait l’un des plus grands enjeux, précisément s’il n’existe pas de bons canaux de communications, ajoute-t-elle. « La plupart des conversations sur le télétravail le prend à la légère : « On peut travailler sur la plage, c’est génial! ». Les travailleurs se sentent ainsi moins connectés au bureau et moins valorisés que ceux qui y sont en personne. »
Une solution serait d’assurer le traitement équitable de tous les travailleurs. Owl Labs, une compagnie de vidéoconférences vise par ailleurs à sensibiliser les entreprises à ce sujet.
« Parfois, on oublie les télétravailleurs », constate Frank Weishaupt, président-directeur général, ajoutant qu’il essaie maintenant « d’équilibrer » l’expérience employé. Par exemple, s’il commande un lunch pour les employés de bureau, il envoie une carte cadeau pour que ceux qui sont à la maison puissent se faire livrer quelque chose.
HubSpot, une société de logiciels de marketing, est allée jusqu’à nommer une directrice du télétravail et des programmes d’inclusion. Elle organise par exemple une « fontaine d’eau numérique » pour les télétravailleurs afin qu’ils se réunissent pour parler de la météo, de leurs chiens – de tout sauf le travail.