Les règles entourant l’assurance invalidité de longue durée devraient être revues afin d’assurer une couverture équitable pour les travailleurs de 65 ans et plus, affirme un rapport de l’Institut C.D. Howe. 

Alors qu’un nombre croissant de Canadiens prolongent leur vie professionnelle au-delà de 65 ans, certaines protections demeurent fondées sur l’hypothèse que la retraite survient automatiquement à cet âge. C’est pourquoi de nombreux régimes d’assurance invalidité cessent de couvrir les travailleurs une fois ce seuil atteint.

Selon l’auteur du rapport de l’Institut C. D. Howe, Joe Nunes, cette limite d’âge fixe est désormais dépassée, tant sur le plan social que juridique, surtout si elle n’est pas directement liée à l’admissibilité à un régime de retraite. Il souligne que l’espérance de vie a bondi de dix ans en cinq décennies, changeant la donne pour les travailleurs plus âgés et leurs besoins en matière de protection. De plus, les employeurs risquent des poursuites pour discrimination s’ils privent les employés âgés de garanties offertes aux autres travailleurs.

Le rapport propose plusieurs pistes pour adapter les régimes à la réalité actuelle du marché du travail. Une première solution serait de prolonger la couverture jusqu’à 67 ans, offrant ainsi une protection supplémentaire. Une autre option consisterait à maintenir l’assurance au-delà de 65 ans, tout en diminuant progressivement le montant des prestations à mesure que l’âge augmente , ce qui serait une façon de préserver une certaine couverture sans imposer un fardeau financier excessif aux employeurs.

Une dernière proposition serait de garantir un minimum de 24 mois de prestations pour les travailleurs devenus invalides après 63 ans. Cela permettrait d’assurer un revenu pendant la période charnière entre l’invalidité et la retraite, tout en maîtrisant les coûts.

Selon le rapport, il revient aux employeurs et aux employés de définir ensemble la solution la plus équilibrée pour leur situation. Mais un encadrement législatif clair serait nécessaire pour simplifier ces ajustements et réduire les risques juridiques.

Toutefois, les employeurs ne devraient pas attendre une réforme de la loi pour agir : ils peuvent dès maintenant adapter leurs régimes afin d’offrir une couverture équitable à tous leurs employés et éviter ainsi de potentielles contestations.