Deux des plus grandes caisses de retraite canadiennes affirment agir de manière plus prudente en matière d’investissement immobilier aux États-Unis.
La situation politique économique aux États-Unis dissuade des caisses de retraite canadiennes de développer leurs investissements dans l’immobilier au sud de la frontière, malgré le caractère incontournable de ce marché.
Deux responsables en charge de l’immobilier chez Healthcare of Ontario Pension Plan (HOOPP) et chez Alberta Investment Management Corp. (AIMCo) ont fait part de leurs préoccupations lors d’une conférence sur l’immobilier organisée par la NAIOP (Commercial Real Estate Development Association), rapporte le Financial Post.
AIMCo s’attend à ce que les coûts de construction commencent à grimper prochainement aux États-Unis. La caisse de retraite dit avoir modifié un peu sa stratégie d’investissement à court terme, et consacrer moins de fonds à de nouveaux financements. Un des facteurs susceptibles d’influer sur les coûts de construction et que les travailleurs sans-papiers représentent 15 % des travailleurs américains. Or, la caisse de retraite observe que des travailleurs ne se présentent pas sur les chantiers, de peur d’être arrêtés. L’accès des entrepreneurs à la main-d’œuvre devient stratégique avant de lancer de nouvelles constructions.
De plus, l’écart de taux d’intérêt entre les États-Unis et le Canada renchérit les coûts de couverture de risque. AIMCo a donc davantage orienté sa stratégie vers l’Europe.
De son côté, HOOPP a décidé de ne pas développer ses placements immobiliers aux États-Unis en raison d’une combinaison de facteurs tels que la hausse du dollar américain, les coûts de couverture de risque et le risque politique. Des incertitudes pèsent également sur des possibilités de taxation des investisseurs étrangers, notamment les caisses de retraite.
HOOPP considère également que le Canada, l’Europe et l’Asie semblent être de meilleurs endroits pour investir. Cette observation semble partagée sur le marché, des investisseurs européens prévoyant de réallouer des investissements américains vers le Canada, selon la caisse de retraite.