Simeon Goldstein, rédacteur en chef, Avantages

La semaine suivant mon arrivée à Montréal, j’ai assisté à une formation visant à m’aider dans mes recherches d’emploi et d’intégration au monde du travail. On y discutait, entre autres, de modèles de curriculum vitae, de cultures de travail et de réseautage. On y soulignait également l’omniprésence des petites et moyennes entreprises (PME). En effet, selon les chiffres de Statistique Canada, 98 % des entreprises québécoises emploient 100 employés et moins. Aussi, plus de la moitié des travailleurs œuvrent dans une compagnie de moins de 300 employés. C’est dire l’importance des PME dans l’économie du Québec.

L’un des objectifs de ma formation était de nous encourager à ne pas limiter nos recherches d’emploi aux grandes entreprises. On peut certes s’offrir une très belle carrière en travaillant dans de petites sociétés. Mais est-ce que le chercheur d’emploi évalue suffisamment les possibilités offertes au sein des PME ? La concurrence avec les entreprises de plus grande taille sur le plan du recrutement et de la fidélisation des meilleurs talents représente en effet un défi important. Sans doute, une bonne façon de se démarquer consiste à offrir un généreux programme d’avantages sociaux. Les sondages le démontrent, il s’agit d’un incitatif important au moment de choisir une compagnie ou encore d’une raison pour rester chez son employeur actuel.

Il est clair que les PME ne disposent pas des mêmes ressources – humaines, financières, etc. – que les grandes compagnies pour gérer les régimes de retraite et d’assurance collectifs. Or, un éventail de produits peut être offert aux employés de PME pour bonifier leur vie professionnelle, ainsi que pour préparer les années à venir quand ils s’approchent de la retraite. Cette édition spéciale de la revue Avantages vise à souligner les enjeux pour les PME quant aux avantages sociaux, ainsi qu’à aborder quelques-unes des solutions offertes.

Sur le plan de la retraite, il a beaucoup été question du régime volontaire d’épargne-retraite (RVER) ces derniers mois. Au moment de mettre sous presse, la version définitive de la loi 39 n’avait toujours pas été publiée. Mais, l’objectif se voulant d’encourager ces Québécois sans régime de retraite privé à prendre en main leur avenir financier, les petites et moyennes entreprises seront certes les acteurs les plus touchés. (La loi devrait en effet impliquer toute entreprise avec plus de cinq employés). Or, le RVER est loin de représenter le seul produit collectif et il importe d’examiner toutes les options offertes, afin de trouver celle qui est la mieux adaptée à la réalité de son entreprise. Le délai prévu pour se conformer à la nouvelle loi devrait faciliter cette tâche.

Quant à l’assurance collective, une récente étude de Morneau Shepell affirme que les coûts liés aux soins de santé demeurent l’enjeu principal pour une majorité d’entreprises au pays. Il ne le serait pas moins pour les PME. Ces coûts, dont ceux relatifs aux médicaments et leur bonne gestion, doivent donc faire partie des discussions avec son conseiller, quant à la conception de son régime d’assurance. Comme l’assurance collective ne se limite pas aux médicaments et aux visites chez le dentiste, il y a aussi, dans une petite équipe, l’absence du personnel qui a une grande incidence sur la productivité. Il s’avère donc important de discuter de stratégies efficaces pour le retour des travailleurs après un arrêt de travail que de promouvoir de saines habitudes de vie. C’est en même temps une bonne façon de s’attaquer à la gestion des coûts de santé.

Les changements législatifs et la croissance des coûts en santé devraient obliger de plus en plus de PME à revoir leur stratégie d’avantages sociaux et, dans certains cas, à mettre en place des régimes pour leurs employés. De nombreux produits et ressources sont mis à la disposition de l’entrepreneur pour ce faire. Il demeure cependant crucial de prendre le temps nécessaire pour choisir le ou les régimes les plus appropriés. Parce qu’un bon régime s’avère un excellent levier pour attirer les meilleurs candidats et ainsi contribuer au plus grand succès des PME.